Chez nous, il est courant de voir certains comportements, surtout entre couple en passe de convoler. Avant d’avancer les premiers colas, bien de jeunes hommes, en quête de quiétude et d’assurance, préfèrent serrer les liens, si bien qu’ils ne ratent aucune occasion  pour étreindre la future épouse. De nombreux rendez-vous sont donnés et si jamais la femme ne répond pas, c’est tout un problème. Beaucoup d’hommes préfèrent aller faire le pied de grue et se planter comme un poteau électrique au pied du mur d’autrui.

Pourtant, ce comportement n’est pas le mieux à faire. En voici une illustration parfaite. La scène  s’est passée dans la nuit du samedi au Dimanche passé, aux alentours de minuit.
D’après les témoins, le héros de l’histoire répond au nom de Brin, un homme âgé d’environ 40 ans, domicilié en commune I du district de Bamako. Brin serait père de famille mais il fréquentait une fille du nom de Fifi. Certaines indiscrétions révèlent que les deux personnes se sont connues sur les réseaux sociaux.

À cause de la demoiselle Fifi, ces derniers temps, Brin a complètement changé  de comportement. Chaque soir, il rentre tôt chez lui à la maison, afin de se préparer pour aller au rendez-vous à Kalabancoura, où habite Fifi. Brin quitte donc son atelier en laissant derrière lui ses employés ; auxquels il fait croire qu’il a une commission  urgente derrière le fleuve.

Cette nuit du dimanche, aux environs de 23 heures, Brin s’est rendu dans son traditionnel coin à Kalabancoura. Arrivé à quelques 150 mètres de la maison où loge Fifi, il a fait un court arrêt, avant de stopper net sa course non loin d’un poteau électrique sous un arbre. Il s’y cacha, profitant de la pénombre, ne serait-ce que pour être hors du champ de vision des passants.
Alors que BRIN était dans sa traditionnelle attente, un voleur  qui, dans sa tentative de faire main basse sur une moto Djakarta dans une famille voisine, est mis à découvert par des passants. La foule crie au voleur. Et le voleur mit le turbo.  Pourchassé par la foule, le voleur s’éclipsa juste au niveau de Brin, caché dans la pénombre.

Dans leur poursuite folle, la foule arriva au niveau de Brin qui sortit aussitôt du noir pour continuer sa route. Mal lui en prit. Immédiatement, la foule se saisit de Brin, croyant tenir son voleur. Explications et justifications se suivent mais Brin ne convainc pas la foule de n’être qu’un simple passant, caché là par amour pour Fifi.

Coups de pieds, coups de tête, matraques et gourdins, Brin reçoit des coups partout sur le corps. Alertées par la clameur,  Fifi et ses sœurs sortirent de chez elles pour en savoir plus.
Arrivées sur les lieux, Fifi était surprise de voir son Brin en train de se faire tabasser.  Du coup, elle cria Brin ! Et appela la foule au calme. N’eut été le témoignage de la jeune fille Fifi, du reste bien connue des jeunes du quartier, Brin serait battu à mort cette nuit-là.  Comme pour dire que l’amour aveugle est une arme de destruction massive. Brin ne dira pas le contraire.

NOUHOUM KONARÉ  

Le Nouvelliste