Ils sont spécialisés dans le braquage à main armée. Ils ont poussé leur audace à installer leur « QG » en plein centre ville.

S’il y’a une attitude que les policiers ont toujours sollicitée auprès des populations, c’est leur collaboration afin de leur permettre d’assurer de nuit comme de jour leur sécurité et celle de leurs biens dans la cité. Même si elle se fait de façon tacite, cette collaboration tant souhaitée se fait sentir dans certains cas. La preuve ? Avec l’appui de la population, les hommes du commissaire principal Aboudrahamane Alassane en charge du commissariat de police du 1er arrondissement de Bamako viennent de mettre fin aux agissements malsains d’un duo de malfrats spécialisés dans le vol et le braquage à main armée.

 

Nous les désignons par les initiales X et Y. Ils ont tous la vingtaine et ont un penchant particulier pour le vol d’engins à deux roues et/ou des tricycles communément appelés « Katakatani ». Leur terrain de chasse ? Bamako-coura et Niaréla en centre ville de la capitale, sans oublier certains quartiers de la rive droite du District de Bamako.

A en croire les éléments la Brigade des recherches du commissariat de police cité, ces deux bandits n’hésitaient pas une seconde à faire usage d’armes à feu pour dépouiller leurs victimes de leurs biens. Le commissaire principale du 1er arrondissement se veut plus précis quant aux deux malfrats et leur façon de s’en prendre à leurs victimes. « Ils évoluent toujours à deux sur une moto. Quand ils vous aperçoivent à des heures tardives de la nuit, ils vous braquent sans
hésiter ».

Renseignement clairs et précis
Malheureusement pour eux, leur règne a pris fin avec leur interpellation. Ils doivent incessamment comparaître devant les juges du tribunal de grande instance de la Commune III pour « braquage, vol à main armée et détention illégale d’armes à feu ».

Pour pouvoir mettre la main sur ce duo, il a fallu qu’un informateur anonyme prenne contact avec les policiers en leur fournissant des renseignements clairs et précis sur le comportement peu ordinaire de ces deux individus au niveau du Carrefour des jeunes de Bamako, un endroit qui, selon nos sources, leur servait de QG en plein centre de la ville.
Selon le « pion » des policiers, les deux garçons changeaient régulièrement de motos. Ils n’ont pratiquement pas de problème pour se doter d’un nouvel engin, alors qu’apparemment aucun d’eux n’exerce un travail connu par le voisinage.

Certainement que l’informateur des limiers disposait d’autres informations plus compromettantes pour les deux individus.
C’était suffisant pour que des éléments de la Brigade des recherches se mettent discrètement aux trousses des deux suspects. Ces derniers ont été très surpris de voir des policiers en civil débarquer dans leur fief en plein jour au Carrefour des jeunes. Une fois qu’ils ont compris qu’ils ont à faire à des agents qui leur en voulaient, ils ont tenté de prendre le large.

Mais, ils avaient été coincés alors qu’ils ont deux motos en leur possession. Pis, les deux individus avaient en leur possession deux pistolets automatiques, des munitions et une machette. Toutes choses qui confirment les renseignements de l’informateur des policiers. Lorsque ces derniers ont débarqué chez eux, ils ont a été tellement surpris qu’ils n’ont eu pas le temps de s’enfuir.

Engins de provenance douteuse
Ils ont été interpelés et conduits au commissariat de police situé à quelques encablures des lieux de leur interpellation. Interrogés, ils sont passé aux aveux sans autre forme. A la suite de la perquisition qui s’en est suivie, les limiers ont saisi quatre motos Djakarta et un tricycle (Katakatani). Tous de provenance douteuse. Selon le commissaire principal Aboudrahamane Alassane, les voleurs sont passés à l’aveu. Ils ont dans la foulée reconnu avoir vendu plusieurs autres motos et tricycles.

L’officier de police a détaillé que ces bandits logent à Bamako-coura et Niaréla et opèrent généralement sur la rive droite. Mieux, ils seraient spécialisés dans le braquage à main armée et le vol d’engins à deux roues et des tricycles. D’où cet appel du 1er responsable du commissariat de police concerné à l’endroit des populations. L’officier de police les invite à donner la bonne information sur d’éventuels individus suspects dans leurs entourages. Chose qui, selon notre interlocuteur, leur permet de mettre les individus malintentionnés hors d’état de nuire dans l’intérêt des populations elles-mêmes.

Tamba CAMARA

 

…BRAQUEURS MALCHANCEUX

Preque au même moment, les hommes du commandant de la Compagnie de circulation routière (CCR), Abdoulaye Coulibaly ont traqué et mis hors d’état de nuire deux autres malfrats à Sotuba en Commune II du District de Bamako. Ce qui n’est pas très courant d’ailleurs, vu la spécialité de ces agents de la CCR. Mais, ces policiers ont prouvé qu’au-delà de la régulation de la circulation routière, ils peuvent également mettre des bandits de grand chemin en déroute.
Vacarme de moteurs et odeur suffocante de fumée.

Ce jour-là, il était 7 h. Une heure à laquelle la circulation routière est très dense sur certains grands axes du District de Bamako. C’était au niveau du Pont de l’amitié sino-malienne communément appelé 3è pont de Bamako. Les agents de la CCR sont complètement absorbés par le travail. Dans le vacarme des moteurs et l’odeur suffocante des fumées qui s’échappent des tuyaux de milliers de véhicules, ils sont occupés à réguler la circulation pour la rendre plus fluide afin de permettre aux citoyens d’arriver à destination sans grande difficulté. Soudain, un bruit inattendu et assourdissant se fait entendre à quelques dizaines de mètres des lieux. Dans le feu de l’action, nombreux sont les usagers qui ont cru à l’explosion d’un pneu d’un véhicule.

Mais, il n’en était rien. Un adage dit ceci. « Donnons à César ce qui lui appartient ». Les policiers professionnels savent réellement de quoi il s’agissait. Eux connaissent la différence entre le bruit de crevaison du pneu d’un véhicule, et celui d’une arme. Sans perdre une seconde, nos agents CCR se sont immédiatement dirigés vers l’endroit d’où le bruit semblait venir.
Arrivés sur place, à leur grande surprise, un malfrat était déjà à terre. Selon nos sources, il était blessé au niveau de sa jambe et le second à pris la fuite avec la moto. Sans tarder, les policiers ont engagé une course-poursuite à la suite de laquelle, l’homme a été coincé et arrêté avec son butin roulant. Au final les deux ont été mis hors d’état de nuire.

Coincés et auditionnés sur place, l’un des braqueurs a avoué qu’ils venaient de braquer un motocycliste pour lui retirer sa moto. Ils n’avaient pas tiré sur lui, mais s’il faut croire nos sources, après leur forfait, en pleine circulation, par inattention l’arme de l’un des malfrats s’est déclenchée. D’où cette détonation d’arme qui a finalement alerté les policiers en circulation. Et comme par malheur, c’est un des malfrats qui a été atteint à la jambe.

Les deux braqueurs ainsi que la moto de leur victime ont été conduits au commissariat de police du 12ème arrondissement, territorialement compétent pour prendre le dossier en main et faire la lumière sur la suite de cette affaire.

Yaya DIAKITÉ

Source : L’ESSOR