Si rempli que soit le grenier, il se videra… L’économie du Mali repose largement sur son agropastoralisme. Les éleveurs et les Maliens en général dépendent de l’élevage et de la vente du bétail. Mais depuis quelques mois, en plus des difficultés liées aux conditions climatiques, les éleveurs affrontent dorénavant une épreuve supplémentaire : le vol de leur bétail par les terroristes.

Dans le Centre du pays, la Katiba Macina du terroriste Amadou Koufa agrandit la liste de ses méfaits : après avoir tué des innocents, brûlé des écoles et kidnappé des maires, elle vole désormais des troupeaux entiers ! Parfois 200 ou 300 bêtes par éleveur !

Les gains pour les terroristes sont énormes et pour les éleveurs, la perte est incommensurable. Un bœuf s’achète entre 200 000 et 300 000 FCFA dans les marchés de Bamako représentant donc un énorme gain financier pour ces bandits terroristes.

Les premières victimes sont bien sûr les éleveurs, mais ces vols ont des conséquences qui affectent tout le Mali. En effet, en plus d’alimenter l’insécurité et de terroriser les populations, les terroristes mettent en danger tout le système agropastoral malien.

Le vol de bétail est un désastre économique pour un éleveur qui n’a souvent que ce capital : il n’a aucune possibilité de récupérer son bétail, d’être dédommagé du vol ou de racheter des bêtes. Ainsi les victimes cesseront leur activité définitivement, ce qui impactera le marché de l’offre et de la demande.

Une diminution de l’offre entraînera une augmentation du prix du bœuf, empêchant donc la grande majorité des Maliens d’en acheter. Or, plus le prix par tête est élevé, plus les terroristes auront intérêt à voler du bétail afin de le revendre toujours plus cher sur le marché.

Un marché du bétail contrôlé par les groupes terroristes menace la sécurité alimentaire du pays ; voire pourrait entraîner le pays dans la famine. C’est un cycle destructeur dans lequel le Mali est engagé à cause des actions des terroristes.

Nos forces de sécurité font tout pour lutter contre ces vols et permettre aux Maliens de continuer leur élevage de bétail en toute sécurité. Elles réalisent ainsi des saisies au cours d’opérations contre les groupes terroristes, qu’elles restituent à la population.

Ainsi, plus que jamais, le Mali a besoin de tous ses éleveurs pour se nourrir. A défaut, « Si rempli que soit le grenier, il se videra »…

Mamadou Bare

Malivox