La Cour d’assises de Bamako, dans son audience du lundi 13 mai, a condamné à la réclusion à perpétuité, Issa Tangara pour « homicide volontaire » de son ami, Moussa Sidibé. C’était à la faveur d’une dispute au  »grin ».

 

Selon nos informations, Issa Tangara et Moussa Sidibé étaient amis. Ils se réunissaient habituellement devant la famille d’Oumar Konaté, à Daoudabougou, pour échanger et prendre du thé. C’est courant 2016, précisément un dimanche, vers midi, qu’Issa Tangara arriva au« grin » sur une moto. Il toucha Moussa Sidibé avec le pneu avant de son engin. Ce dernier lui fit savoir qu’il n’a pas aimé cette plaisanterie en protestant avec véhémence. Issa refit la même chose. Ce qui exacerba la fureur, jusqu’ici contenue de Moussa, qui se leva aussitôt de sa chaise et une dispute éclata entre les deux amis, au point d’en venir aux mains puis d’être séparés par les autres membres du groupe. Ils ont toutefois continué à s’insulter et ont engagé de nouveau une lutte au cours de laquelle Issa reçut de Moussa un coup sur l’arcade sourcilière qui fut ouverte.

Très touché par cette blessure, Issa se rendit, la même nuit, au domicile de Moussa. A son arrivée, il l’interpella au sujet de ce qui s’était passé entre eux dans la journée. Il lui  a aussitôt assené des coups successifs au ventre, à l’aide d’un couteau, avant de s’enfuir.  Sur ces entrefaites, Moussa le pourchassa jusque dans une famille voisine où il finit par rendre l’âme des suites de ses blessures.

Informés, les parents de Moussa ont alerté la Police qui interpella Issa Tangara. Après une enquête préliminaire diligentée par le Commissariat de Police du 4è Arrondissement, il fut inculpé pour « homicide volontaire »

Devant la Cour, Issa Tangara a reconnu les faits à lui reprochés. D’après lui, il a rencontré Moussa à quelques mètres du domicile de ce dernier, « je l’ai interpellé au sujet de ce qui s’était passé entre nous dans l’après-midi. Au cours de notre échange, Moussa a fait sortir un couteau. Je le lui ai retiré avant de le poignarder au ventre. Le couteau est resté enfoncé dans son ventre. Mais  je n’ai pas voulu la mort de Moussa »,a soutenu l’accusé.

Pour le témoin de la scène, Aminata Sininta, le jour des faits, elle était avec Moussa chez eux, « nous étions assis, c’est vers 21heures que Issa est venu brusquement nous trouver. Il a assené des coups au ventre de Moussa. Il a essayé de prendre la poudre d’escampette poursuivi par sa victime », a rapporté Aminata Sininta.

Pour le parquet, l’accusé doit être retenu dans les liens de l’accusation. Pour cause, les faits sont établis qu’il a assené un premier coup puis un second coup de couteau dans le ventre de Moussa Sidibé.

Quant à la défense, elle a plaidé coupable, tout en demandant la clémence de la Cour.

La Cour, dans sa sagacité, a condamné Issa Tangara, à la réclusion à perpétuité pour « homicide volontaire » contre Moussa Sidibé.

O. BARRY

Source: l’Indépendant