Depuis  plus de dix ans, un bras de fer  existe entre l’opérateur économique  Alain ACHCAR et les habitants de la Cité  Mali-Univers sise à Sotuba  par rapport  au transfert d’une usine de détergents à proximité de ladite Cité.

En voulant transférer son usine de détergents ‘’Baraka Tigi’’ à quelques encablures de la Cité Mali-Univers, Alain Achcar, opérateur économique qui n’est plus à présenter au Mali, s’est toujours buté au niet des populations qui s’y opposent énergiquement. Cela, malgré l’autorisation que lui ont accordée les autorités de Bamako.

Portée maintes fois devant les tribunaux et à l’espace d’interpellation démocratique(EID), cette affaire n’est toujours pas vidée. Depuis plus de dix ans, la justice malienne a été incapable de dire le droit dans cette histoire qui oppose les habitants de la cité à l’opérateur économique.

A ce jour, aucune décision n’interdit à l’opérateur économique de mener ses activités industrielles  sur ce site. Mieux, selon nos sources, les décisions de justice rendues à ce jour, l’ont été en en faveur d’Alain Achcar. Mais les habitants n’ont jamais accepté l’installation d’une usine de détergents dans leur quartier. Outre les plaintes en  justice, les sit-in et  les interpellations à l’EID,  les populations ont souvent recours à la violence et à la casse comme moyens de résistance.

‘’Nous sommes contre les usines et les entrepôts de matières chimiques et autres activités industrielles à proximité de nos habitations. Nous ne pouvons pas respirer dans nos maisons, à cause des odeurs nauséabondes qui viennent des entrepôts à proximité. Nous sommes fatigués car cette situation  qui n’a que trop duré’’, nous a confié un habitant de la Cité Mali-Univers/ village CAN.

Face à la pression de plus en plus accrue  des habitants  du quartier, l’opérateur économique  finit par prendre une décision de taille en abandonnant son projet d’installation de l’usine de détergents sur ledit  site litigieux. L’usine ‘’Baraka Tigi’’ restera dans son ancien site bien qu’exigu et le nouveau site qui fait l’objet  de polémique,  sera transformé en entrepôt. En dépit de cette décision que certains considèrent  salutaire, la contestation des habitants de la cité Mali-Univers  perdure. Une contestation  de plus en plus  émaillée de violence et des casses.

C’est ainsi que le 14 juin dernier, les murs et les hangars construits sur le nouveau site ont été détruits par des manifestants en rage qui s’opposent à toutes activités industrielles dans la zone. Le constat a été fait par un huissier de justice et les dégâts ont été évalués à plus d’une dizaine de millions de francs CFA.

Pour le patron de la SODEMA, c’est  un saccage de trop  et demande que justice soit faite. Il estime que nul ne peut et ne doit se faire justice soit même. Malheureusement, c’est que les habitants de la Cité Mali-Univers ont toujours fait ces dernières années, en saccageant, à maintes reprises, les constructions et installations  du nouveau site de la SODEMA.

A noter que les dégâts du 14 juin dernier ont eu lieu pendant  qu’Alain Achcar était en mission à l’extérieur du Mali. Selon certains travailleurs de la SODEMA, le jour des saccages, la police a été sollicitée pour maintenir l’ordre et d’empêcher  les manifestants de faire des dégâts. Il nous est revenu également que c’est  sur ordre du Gouverneur du District que les agents de police ont abandonné les lieux aux casseurs, pour aller contrer une autre manifestation qui se déroulait, le même jour, contre l’installation du Quartier General du G5 Sahel à Baladabougou. D’où la responsabilité du Gouverneur de Bamako, du moins, du Gouvernement dans la destruction des installations de la SODEMA. En tout cas, en agissant de la sorte, le gouvernement a tout simplement failli à sa mission régalienne de protection des personnes et de leurs biens. Aux dernières nouvelles, une plainte serait en gestation contre le gouvernement pour demander réparation  des dommages causés.

‘’Dans le contexte actuel des choses, aucun Malien n’a intérêt à saboter les activités d’un opérateur économique et investisseur historique comme Alain Achcar qui emploie plus de 500 personnes et  paie, comme il se doit, ses impôts et taxes. Il est temps que le gouvernement malien soit cohérent dans sa politique de promotion des investissements et  d’entrepreneuriat  en protégeant ceux qui œuvrent déjà dans ce sens’’, a souligné un proche d’Alain ACHCAR. Pour ce dernier, Alain ACHCAR  a trop  encaissé dans cette histoire. Avant de conclure que trop, c’est trop.

Par ailleurs, selon nos investigations, les habitants de la Cité, surtout les leaders d’opinion, les responsables  des associations de femmes et  de jeunes  qui combattent l’opérateur Alain ACHCAR,  ont toujours bénéficié, depuis des années, de la largesse de celui-ci en termes d’appuis financiers ou dons en nature.  Ce qui prouve à suffisance qu’il y a une hypocrisie qui ne dit pas son nom dans cette affaire.

Par Sidiki BERTHE

Source : Serment Du Mali