L’accusé a nié en bloc les faits, mais la justice est persuadée du contraire, au regard de l’accumulation des preuves.

 

Sa descente aux enfers a tiré sa source d’une dénonciation d’un citoyen qui a pris suffisamment la mesure des dommages causés par l’impunité dont ont

joui le maire et ses proches collaborateurs. Il a communiqué au procureur de la République près le tribunal de grande instance de la commune III de Bamako, chargé du pôle économique et financier les faits dont il a eu connaissance. En le faisant, il a permis que des enquêtes soient menées, que la justice soit saisie, que les coupables soient démasqués et que les fonds publics détournés soient confisqués et restitués à l’État. Une mission du Bureau du vérificateur général a confirmé les soupçons. Les exercices budgétaires de trois années – 2015, 2016 et 2017 –le maire et ses proches collaborateurs ont siphonné 529.746.090 F CFA. Les détails sont ahurissants : le régisseur des recettes, Yaya Traoré, n’a pas procédé au reversement des sommes encaissées d’un montant de 2.068.850 F CFA  et n’a ni  justifié l’utilisation de formulaires des concessions rurales d’habitation d’un montant de 7.574.000F CFA ni les vignettes reçues totalisant 8.358.000 F CFA.

Le maire Salia Diarra a délivré des autorisations de construire sans perception de frais y afférents d’un montant de 7.574.000 F CFA s’est abrité derrière une délibération irrégulière pour justifier des dispenses de paiement des frais d’édilité d’un montant de 307.052.000 F CFA, fait un achat non retracé d’un montant de 2.298.640 F CFA.

Fortunes diverses

Des investigations plus poussées ont permis de mettre la main sur le 1er adjoint au préfet de Kati, Harouna Diarra inculpé de « complicité des faits d’atteintes aux biens publics » et sur Mahamadou Samaké, chargé de l’état civil de la mairie entre 2015 et 2017, à qui il est reproché le détournement de 3.544.600 F CFA.

Des faits nouveaux sont venus s’y greffer, notamment le détournement des taxes d’abattage et taxes de délivrance de certificat sanitaire de 2015, 2016 et 2017 respectivement de 233.280.000 et  221.616 F CFA.

Les mis en cause ont nié les faits reprochés. Mais pour la justice, les faits sont têtus pour certains. Ainsi, Salia Diarra, maire, Daouda Cissé et Yaya Traoré  respectivement régisseurs des dépenses et recettes ont été condamnés, vendredi, à 5 ans d’emprisonnement ferme, au remboursement de 504.92.000 FCFA, à une amende de 500.000F et à  20 millions de CFA de dommages et intérêts.

Mahamadou Samaké s’en est tiré avec 5 ans d’emprisonnement avec sursis. La cour d’assisses spéciale a acquitté Mamadou Sinayoko, et les charges ont été abandonnées contre Harouna Diarra.

Georges François Traoré

Source: L’Informateur