Aussitôt mis en place, à l’issue de l’atelier de restitution du Forum de Bamako, le bureau de l’Observatoire des organisations de la société civile malienne pour la gouvernance, la paix et la sécurité a animé, hier jeudi, à l’hôtel ONOMO de Bamako, une conférence de presse sur les missions de l’Observatoire, les enjeux et les défis à relever.

Placée sous le patronage du directeur résident du NDI au Mali, le Dr Badiè HIMA, la conférence était animée par les responsables du tout nouveau bureau de l’Observatoire, notamment son président, Ambroise DAKOUO, coordinateur national de ARGA-Mali ; son secrétaire général, Badara Aliou SACKO, Forum de la société civile du Mali. On y notait aussi la présence d’autres membres du bureau, représentants leur organisation, notamment CONASCIPAL, AMENESTY international, WANEP, le Conseil national de la société civile, le Réseau des jeunes du G5 Sahel, l’Association des jeunes blogueurs du Mali, REFCOM, ORFED, ainsi que le représentant de Misahel.
Il ressort de la Charte de l’Observation faite par Issouf DICKO, chargé de l’information et de la communication du bureau, que l’organisation a pour principaux objectifs de mobiliser la société civile autour de la gouvernance et la réforme du secteur de la sécurité ; développer l’expertise de la société civile en vue d’une meilleure participation citoyenne à la réforme et au contrôle de la gouvernance du secteur de la sécurité ; et enfin, amener la société civile à créer un cadre de coordination et de synergie d’actions dans le domaine de la sécurité au niveau national et sous régional.
Pour ce faire, note-t-il, l’Observatoire se donne comme mission de fédérer les Organisations de la société civile œuvrant pour la sécurité, de promouvoir et renforcer leur rôle et leur capacité opérationnelle au moyen de la plateforme sous régionale.
Le secrétaire général, Badara Aliou SACKO, a présenté le directoire national de l’Observatoire, composé de 12 membres fondateurs pour un mandat de 2 ans, renouvelable une seule fois.
Répondant aux questions des journalistes, le président de l’Observatoire a tenu à préciser que leurs missions sont bénévoles et citoyennes.
« Il s’agit d’apporter une plus-value à ce que chacune de nos organisations fait individuellement au quotidien au plan de monitoring sur les questions de gouvernance, de paix et de sécurité », dira M. Ambroise DAKOUO.
Aussi, a-t-il précisé, c’est par pure coïncidence de moment ; sans quoi, la mise en place de cet Observatoire ne s’inscrit pas dans la mouvance électorale.
M. DAKOUO en veut pour preuve, le processus de mise en place de l’Observatoire est en cours depuis trois ans.
« L’Observatoire se veut une action citoyenne avec comme instruments essentiels de travail de faire des réflexions et des plaidoyers dont les résultats seront mis au profit des décideurs et des communautés », a-t-il soutenu.
Toutefois, il s’est empressé d’ajouter que l’Observatoire restera en marge du processus électoral en cours dans notre pays.
Se prononçant sur les relations avec le NDI, Ambroise DAKOUO a loué l’apport technique et financier combien important que le NDI ne cesse d’apporter aux organisations de la société civile malienne impliquées dans les questions de gouvernance et paix et sécurité.
Au passage, il a vivement remercié le NDI et ses partenaires, notamment les ambassades du Danemark et de la Norvège au Mali, G5 Sahel, Misahel pour leur accompagnement.
Le directeur résident du NDI au Mali, le Dr HIMA, lui, a profité de l’occasion pour rappeler le contexte de l’atelier de restitution du Forum de Bamako. En effet, a-t-il soutenu, la situation sécuritaire délétère que connaissent le Mali, le Niger et le Burkina Faso, ayant pour noms : conflits communautaires et religieux, grand banditisme, trafic de drogue, terrorismes, attaque de groupes radicaux, instabilités politiques et ainsi que mouvements d’insatisfaction sociaux, commande les organisations de la société civile de ces pays à trouver un nouveau regard sur le phénomène.
Pour contribuer à relever ces défis et enjeux sécuritaires qui ne sont plus l’apanage des seuls porteurs d’uniformes (Forces de défense et de sécurité), le NDI a mis en œuvre, depuis 2014, un programme sous régional intitulé : « Renforcer le contrôle et la surveillance démocratique du secteur de la sécurité ». Le programme, qui concerne le Mali, le Burkina et le Niger, vise à contribuer à l’instauration d’un climat de paix et de sécurité favorable à l’amorce d’un processus de développement économique et social dans les trois pays du Liptako-Gourma.
En conclusion, il a rappelé qu’à l’instar du Mali qui vient de mettre en place son observatoire, ceux du Burkina Faso et du Niger sont également mis en place, avec les mêmes missions et objectifs.

Par Sékou CAMARA

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