Gouverner c’est simplement tout mettre en œuvre pour apporter des solutions aux problèmes des populations. Comment comprendre qu’en ce XXI ème siècle et dans notre capitale, Bamako et ses environs, l’eau, l’électricité sont encore des denrées rares… De quoi coller un zéro pointé au ministre Malick Alhousseini, qui est plus dans le folklore qu’autre chose.

On a beau gloser sur les « urgences sociales », un ministre de la République, ça se bat pour trouver les moyens de sa politique (la satisfaction des besoins dans son domaine) ou ça se tait et rend simplement son tablier !

Les chiffres officiels parlent encore de près de 5 millions de personnes qui n’ont toujours pas accès à l’eau potable, dans un pays bien traversé par deux grands fleuves, le Niger et le Sénégal et leurs nombreux affluents, sans compter des lacs et autres points d’eau.

Les populations n’ont aucunement besoin de beaux discours, surtout pas pour des besoins aussi élémentaires et vitaux comme l’eau. Le ministre Malick Alhousseini sait-il que des milliers de Bamako continuent de vivre la corvée d’eau ? Que des populations des quartiers de la commune VI et d’ailleurs, des environs de Bamako peinent à trouver des gouttes du précieux liquides durant plusieurs heures de la journée ? Et pourquoi donc s’égosille-t-il si souvent sur le petit écran comme le principal acteur du programme d’urgences sociales du président de la République ? Pourquoi autant de one man show, alors que les populations souffrent le calvaire pour ne serait-ce que se désaltérer à Magnambougou, Sokorodji, Yirimadio, Faladié, Cité Unicef, etc. Que dire des quartiers comme Samé, Daoudabougou et dans d’autres communes ? C’est la croix et la bannière. Alors que les factures sont régulièrement payées au risque d’être privé de la moindre goutte.

Le ministre de l’Energie et de l’Eau, Malick Alhousseini est plus dans le spectacle que dans le concret. On le voit régulièrement sur le terrain mais sans résultat probant car la desserte de plusieurs quartiers ne se fait que de façon très limitée, le précieux liquide ne suintant dans plusieurs concessions qu’à des heures tardives. C’est ainsi que de nombreux quartiers n’ont d’eau (au débit très faible) qu’entre une heure et trois heures du matin.

Par ailleurs, la situation pour ce qui concerne l’énergie électrique n’est pas non plus rose. La disponibilité du courant électrique est plutôt alternative par quartiers tant à Bamako qu’à l’intérieur du pays. Presque tous les après-midi ou en début de soirée, le courant est systématiquement coupé du moins de façon alternative dans la plupart des quartiers de la capitale. Comment comprendre ces nombreux délestages alors que les factures sont régulièrement payées ?

Les populations se plaignent et fulminent leur colère contre le ministre de l’Energie, qui semble incapable d’apporter des solutions pour soulager les peines. Alors qu’il ne rate aucune occasion de s’exhiber sur le petit écran comme en train de concrétiser le programme d’urgences sociales du président IBK. L’on se demande si finalement ce ministre n’est pas plutôt l’un des saboteurs de ce programme présidentiel.

Car, à l’heure du compte, quel discours tenir aux populations longtemps privées de «l’eau qui est la vie» ? Quelles explications donner à ces nombreux investisseurs qui, découragés du fait des problèmes énergétiques, finissent par investir ailleurs ? Comment promouvoir l’économie avec des entreprises tournant en faible régime du fait des nombreux délestages ?

Et dire que nos factures sont gonflées par l’on ne sait quel miracle. La société Energie du Mali SA est interpellée. Il urge de tout mettre en œuvre pour une disponibilité permanente de l’électricité. Et dire que l’argent du contribuable est investi dans des programmes de fournitures d’énergie avec divers ses interconnexions des réseaux électriques du Mali avec la Côte d’Ivoire, du Mali avec le Burkina Faso, etc, sans compter l’AMADER, les énergies renouvelables, etc. C’est à croire que ces différents programmes sont gérés avec certaines indélicatesses. Il est vivement souhaitable que le Bureau du Vérificateur général fasse un tour pour fouiner dans les dépenses de ces structures dépendant du ministère de l’Energie.
Des milliards de nos francs sont investis dans des programmes d’adductions d’eau potables, dans l’amélioration des capacités de nos barrages de production d’énergie mais les résultats concrets se  font toujours désirer. Et, chaque année, l’on assiste au même scénario de coupures d’eau et d’électricité surtout durant la période caniculaire. Toute qui inspire à donner un zéro pointé au ministre Malick Alhousseini.

Bruno D SEGBEDJI

Mali Horizon