Après l’effervescence des préparatifs de la fête, les commerçants ont décidé de se reposer à la maison pour reprendre des forces. Le redémarrage des activités commerciales se fait petit à petit

A l’approche de la fête de Tabaski, le Grand marché de Bamako était l’endroit le plus convoité par la population. Il était difficile de se frayer un chemin pour faire des achats. Deux jours après la fête, le Grand marché a changé de visage. Hier, c’était le calme plat. L’ambiance, l’effervescence, la turbulence et la densité de la circulation ont laissé la place au calme et à la tranquillité.
Au passage de notre équipe de reportage vers 11 heures, la moitié des boutiques était toujours fermée et les clients se faisaient rares car la plupart des commerçants sont restés à la maison pour se reposer. Les quelques personnes rencontrées se trouvaient être des habitués des lieux qui, même fatiguées, préfèrent s’y rendre pour ne pas s’ennuyer à la maison. C’est le cas d’Oumar Diaby, qui nous a confié que même le jour de la fête il était au marché.

« Après une si dure journée de fête, il faut se reposer pour reprendre le travail en bonne forme», confiera Mohamed Coulibaly, commerçant de prêt-à-porter. Selon lui, il a ouvert sa boutique simplement parce que c’est ennuyant de rester à la maison. Et pour Amadou Diallo, il n’est pas facile pour quelqu’un qui a passé des nuits blanches avant la fête de reprendre le travail le lendemain de la fête et qu’il faudra attendre une semaine pour la reprise totale des activités commerciales. Aussi, ironisera-t-il les commerçants ont ramassé beaucoup d’argent la veille de la fête et les clients ont dépensé tout leur argent à la fête.

«Depuis que je me suis installé à 8 heures, aucun client ne s’est présenté à moi, alors je me prépare à rentrer à la maison sans faire de bénéfice», a déploré Aliou Diarra, vendeur ambulant. Aux dires de Harouna Kéita, vendeur de chaussures, il y avait une grande affluence à une semaine de la fête, et même les nuits on vendait, mais aujourd’hui, les clients viennent rarement.
Non loin du siège de l’Assemblée nationale, une passante du nom de Kadiatou Koné, a expliqué qu’elle a préféré attendre le lendemain de la fête pour faire ses achats afin d’éviter les bousculades. Mais hier, elle avait du mal à trouver ce qu’elle recherchait car la plupart des boutiques étaient fermées.

D’habitude grouillant de monde avec une circulation des voitures au pas de tortue, à cause des gros bouchons, la voie principale traversant le Grand marché, était presque vide. A part quelques véhicules de transport en commun, notamment des Sotrama et des taxis en mal de clients. Pour Mamadou Sidibé, chauffeur de taxi, le lendemain de la fête est très difficile pour les chauffeurs qui ont travaillé toute la journée de la fête. Il se frottait les mains hier parce qu’il avait moins de concurrents sur la route. Selon lui, on pouvait circuler tranquillement car les routes étaient libres, ce qui permettait d’aller plus vite.
Au niveau du marché «Wonida», pas de bousculade, pas de condiments ni de légumes, contrairement à la veille de la fête où on pouvait s’approvisionner à hauteur de souhait. Des paniers vides étaient entassés. Ce qui expliquait que les vendeuses étaient au repos.
En entendant la reprise des activités, les ordures et les sachets plastiques ont envahi les marchés.

Anne-Marie Kéïta

L’Essor