Comme 2015, la principale centrale des travailleurs du Mali, l’Untm, a prouvé cette année encore qu’elle est la force sociale qui compte le plus. Le bras-de-fer l’ayant opposé au gouvernement a manifestement tourné en sa faveur avec une paralysie quasi-totale de l’administration malienne, même si la dissidence en sein a dû nuancer la généralisation de la grève de 72 heures les Katilé et ses hommes ont finalement observée, faute d’aboutissement de leurs négociations avec les autorités. Mais la désertion des bureaux et autres postes administratifs était déjà perceptible, trois jours durant, à une fluidité exceptionnelle de la circulation. À un point tel que la police routière a dû rompre la garde dans nombre de carrefours de la capitale.

En effet, avec la grève de 72 heures de l’Untm, l’assiduité des syndicats du transport a plus affecté l’activité des Bamakois que tous les autres grévistes. Difficile pour les usagers de se déplacer dans la capitale, de joindre les deux bouts de la ville pour cause d’indisponibilité des transports en commun, qui ont affiché une solidarité inattendue due aux trois jours d’abandon de travail. Malgré les manques à gagner assez consistants, les ont observé aux pieds de la lettre le mot d’ordre de grève de l’UNTM, à en juger par le décor constaté en plusieurs endroits de la ville. Les usagers en grand nombre ont été contraints de faire usage de leurs deux pieds pour vaquer à leurs occupations. Hommes, femmes et surtout des élèves qui cherchaient des moyens pour se rendre en ville ont dû parcourir des kilomètres, avec la disparition des taxis et Sotroma dans circulation.

Mohamed Diarra, un vieux retraité résidant à Moribabougou nous a confié sa peine en ces termes :”Depuis ce matin, je cherche un moyen pour me rendre en ville mais la Sotroma sont en grève, je n’étais pas au courant qu’il y’a une grève aujourd’hui”.

A Djelibougou-Doumanzana, en commune 1 de Bamako, des chauffeurs de sotroma qui n’avaient pas l’information ont été obligés de faire descendre leurs passagers pour cause de la grève. Approché, leur syndicat n’a pas voulu répondre à nos questions. Certains usagers n’ont pas manqué d’astuces et ont trouvé la solution en cotisant pour emprunter les taxis à quatre fois plus cher que le Sotroma, tandis que d’autres ont dû recourir aux tricycles communément appelés “Katakatani”. «Nous allons cotiser pour prendre un taxi afin de nous rendre en ville sinon on arrive pas à avoir la Sotroma “, a fulminé Oumour COULIBALY.

Avant la fin de la grève, les usagers du transport en commun dans la capitale ont dû prendre leur mal en patience en acceptant le parcours du combattants qu’était devenu trois jours durant la jonction d’un point à un autre.

Abdoulaye Tangara

Source: Le Témoin