Suite aux arrestations par le Pôle économique et financier de certains  maires, principalement celui du District de Bamako, Adama Sangaré, pour des soupçons de délinquance financière, les élus communaux de la ville de Bamako observent un arrêt de travail d’une semaine allant du 04 au 10 Novembre 2019. Pour constater l’effectivité de cet arrêt de travail, une équipe de notre rédaction a sillonné les quelques mairies du District de Bamako.

 

De la mairie centrale du District à la mairie de la Commune I en passant par celles des Communes II, III, IV, V et VI, nous avons pu réellement constater l’effectivité de cet arrêt de travail. Il s’agit de l’absence des maires de leurs bureaux. A notre passage dans lesdites mairies, seuls les secrétaires généraux, ainsi que le reste du personnel administratif étaient à leurs postes. Dans ces conditions, pas question de signature de document, ni de célébration de mariage.

Si le secrétaire général de la Commune II explique qu’il ne connaît  absolument rien dans cette affaire et se réserve de tout commentaire, celui de la mairie centrale de Bamako, Founé Dembélé, précise que cette grève ne concerne que les élus des collectivités du syndicat mixte appelé « Grand Bamako » et qui couvre au total vingt-cinq communes à travers le Mali. « L’administration n’a rien à avoir dans cette grève. C’est le syndicat des élus qui l’a décrétée et elle concerne exclusivement les élus, donc les maires et leurs adjoints. Au niveau de l’administration, les activités continuent normalement. Mais seulement, il n’y a pas de célébration de mariages, ni la signature de documents », a-t-il ajouté.

Selon Gaoussou Konaté, un habitant de la Commune IV du District de Bamako, cette grève n’est pas la solution. « J’étais venu pour un dossier. A ma grande surprise, on m’annonce au niveau du secrétariat que les maires sont partis en grève pour une semaine à cause de l’arrestation du maire du District de Bamako, Adama Sangaré. Ce fut un grand choc pour moi, non seulement je n’étais pas au courant, mais aussi ça aura un impact négatif sur mon dossier en cours. Car ce dossier devrait être déposé dans un service au plus tard mercredi, mais s’il faudra attendre jusqu’à la semaine prochaine cela retardera énormément mes affaires, voire provoquera l’arrêt complet de certaines activités du moins jusqu’à ce que cette grève prenne fin. Chose que l’on ne peut prédire pour l’instant. Parce que personne ne sait exactement si c’est vraiment une grève d’une semaine. Aussi, il faut savoir qu’ils sont nombreux d’autres citoyens qui, comme moi, étaient venus pour des documents ou dossiers plus urgents que le mien. Par ailleurs, je ne pense pas que cette grève soit la solution pour résoudre la situation du maire Adama Sangaré. Selon moi, ces grévistes devraient choisir d’autres voies de recours puisque là, c’est la population qui est en train de payer le prix fort », a-t-il expliqué.

Même son de cloche chez Helias Sidibé, un autre citoyen de la Commune IV.   « Je vis très mal cette grève. Premièrement, parce que je n’étais pas au courant pour la simple raison que les maires n’ont pas assez  communiqué là-dessus. Deuxièmement, j’avais urgemment besoin d’un papier et avec cette grève, je ne sais même pas comment je vais gérer cette situation. Car sans ce papier, mon dossier est incomplet par conséquent je ne peux pas le déposer », a-t-il témoigné.

Amadou Basso et Fatoumata Dicko Diako

Source: Ziré