A l’origine, Lafiabougou, quartier de la Commune IV du district de Bamako, officiellement créé en 1961, portait le nomde Koulébougou, qui signifie site des bûcherons (fabricant des pilons, des mortiers et des écuelles en bois). A l’époque village/ hameau de culture  (1920). C’est vers 1961 que le quartier prit le nom de Hamdallaye II et fut loti, la même année. C’est en cette même année, que le site a connu son premier chef de quartier, Birama Traoré, nommé, officiellement, le 25 octobre 1978, par décision n° 191/DB du Gouverneur du District de Bamako, le chef d’Escadron Oumar Coulibaly. Et, c’est en 1963 que l’appellation « Lafiabougou » se substitua à Hamdallaye II.

 

Pour connaître davantage le quartier, notamment, son historique, son évolution, son origine,  la date de sa création et le choix du nom qu’il porte « Lafiabougou », nous nous sommes rendu dans la chefferie du quartier dirigée, pendant plus de 50 ans, par feu El Hadji Birama Traoré dit San Birama, ancien administrateur civil.

Sur place, nous avons trouvé le 5e fils de « feu El Hadji Birama Traoré, ex chef de quartier et  ex coordinateur de la commune IV du district de Bamako», El Hadji Sinaly Traoré, aujourd’hui, chef de quartier de Lafiabougou et coordinateur, par intérim, de la Commune IV.

El Hadj Sinaly Traoré a, tout d’abord, rappelé que la population de Lafiabougou a été constituée par des Maliens venus du Sénégal en 1960, de ceux arrivés de Congo et des anciens habitants de Bamako qui n’avaient pas de maisons et en avaient fait la demande.

Le nom « Lafiabougou », décidé par les premiers habitants, signifie « Cité de la paix », a-t-il dévoilé. Selon lui, c’est un quartier qui n’a jamais eu de difficultés majeures dans le temps, d’où le nom « lafia bougou ». Question : aujourd’hui, est-ce que cette paix générique se sent toujours dans le quartier?

Certains habitants du quartier dont nous nous sommes approché, comme Bengaly Konaté, enseignant au second cycle fondamental, en spécialité histoire et géographie, avance des éléments de réponse à cette question. Pour lui, le quartier ne colle plus à son nom, car, la paix, aujourd’hui, à Lafiabougou, est relative et l’insécurité y est galopante. « Autrefois, dans le quartier, la démographie n’était pas aussi élevée. De nos jours, la population s’accroit. Plus elle s’accroit, plus les habitudes changent, en même temps que les réalités», avance-t-il.

Il a, également, rappelé que le quartier Lafiabougou d’aujourd’hui n’est pas celui des années 1990 où il avait plus d’espace pour moins de population. M. Konaté a, par ailleurs, laissé entendre qu’actuellement, le quartier ne fait pas exception aux autres de la ville de Bamako, sur le plan sécuritaire, comme Sébénikoro, Bozola etc. et les quartiers périphériques tels que Kanadjiguila, Ouenzindougou. «Cependant, on se sent plus à l’aise à Lafiabougou que dans ces quartiers », a fait savoir l’enseignant.

« J’habite dans le quartier, depuis 20 ans. Vraiment, alhamdoulillah, je ne me plains pas beaucoup. Je n’ai eu de problème avec aucun habitant du quartier, encore moins avec les autorités coutumières, communales et administratives. J’apprécié beaucoup la manière de règlement des conflits et incompréhensions par  la chefferie du quartier et ses conseillers. Leurs méthodes permettent de circonscrire de nombreux malentendus, sans saisir les autorités policière ou juridique », a expliqué Maimouna Koné, couturière au quartier.

Au ‘grin’ de Kassim Kéïta, non loin du lycée El Madani Dravé, Moussa Balla Cissé souligne que le quartier « Lafiabougou » est de nature paisible. « Seulement, dans ces derniers temps, ça commence à être inhabitable, à cause des comportements insupportables de certains  jeunes mal éduqués qui coupent le sommeil des habitants, à travers des actes de vol, braquage, d’assassinat et bruits insupportables ».

« Il faut, nécessairement, revoir le système éducatif de nos enfants et jeunes, pour le bien des quartiers et du pays », dit M. Cissé. Il a, également, dénoncé le coté assainissement et environnement, surtout le « dépotoir d’ordures du quartier, à coté du cimetière du quartier».

Lafiabougou fait partie des huit quartiers (Hamdallaye, Djocoroni-Para, Sébénikoro, Sibiribougou, Taliko, Dogodouman-Coura et Lassa) qui forment la Commune IV du district de Bamako, la capitale malienne. Il est composé de six secteurs. Il est situé à l’ouest de Bamako. Lafiabougou est limité à l’Est par Hamdallaye, à l’Ouest par le quartier de Taliko et de Dogodouman-Coura, au Nord par les falaises du village de Lassa et, au Sud, par le quartier de Djicoroni-Para.

SST/MD

(AMAP)