Ce sont les propos de l’honorable Fomba Fatimata Niambaly, Présidente du Réseau des Parlementaires Maliens de lutte contre les violences faites aux filles et aux femmes de l’Assemblée Nationale du Mali. C’était lors de la Journée Internationale «Tolérance Zéro aux Mutilations Génitales Féminines/Excision ».

La cérémonie de cette15ème édition s’est déroulée le mardi 06 février 2018 en présence du Préfet du cercle de San, des Honorables députés de l’Assemblée Nationale, membres du Réseau, des sept (7) sous-préfets du cercle de San, des 25 maires des communes du cercle de San.

Etaient présents également à cette journée, les représentants des services techniques du Cercle de San, les Partenaires Techniques et Financiers œuvrant à San, les représentants des partis politiques, les représentants des  organisations de femmes, de jeunes de San sans oublier  les membres de la société civile,  les membres du RECOTRADE, les représentants des ONG  intervenant dans le domaine de la promotion de l’élimination des Violences Basées sur le Genre (VBG) particulièrement les MGF/E dans le cercle de San, et plusieurs élèves.

Cette quinzième édition avait pour thème national : « Consolider l’engagement politique national pour mettre fin aux Violences Basées sur le Genre en vue de l’atteinte des Objectifs du Développement Durable 2030, à travers l’accélération de l’abandon des MGF/E/VBG ». Elle s’inscrit en droite ligne des attentes, vision et plan d’actions du Réseau des Parlementaires Maliens de lutte contre les VBG.

 

La députée de San, résolument engagée dans la lutte contre les violences basées sur le genre, s’est entretenue sur l’une des 16 pratiques traditionnelles néfastes répertoriées au Mali, qui engendre le plus de discussions, de controverses et de résistance au changement à la lumière des diverses raisons avancées pour justifier son maintien.

Cette journée a offert l’occasion aux différents acteurs en charge de la promotion des droits de l’enfant, d’examiner les progrès accomplis dans l’accès aux droits fondamentaux de l’enfant, particulièrement des filles afin de susciter l’intérêt des décideurs en faveur de la mobilisation des ressources pour mieux garantir l’environnement protecteur de l’enfant.

Selon la présidente du Réseau, les progrès en matière de mobilisation sociale autour de la problématique des MGF/E sont assez salutaires en plus de la prise en charge des survivantes des complications liées aux MGF/E. Cependant, force est de reconnaître que depuis plus de trois décennies, les efforts conjugués des acteurs pour faire prendre une loi pénalisant les MGF/E au Mali et l’appliquer, sont restés vains à cause des pesanteurs socioculturelles très fortes.  « Le texte de loi  sur les VBG incluant les MGF/E adopté par tous les secteurs et acteurs en juillet 2017 pour soumission au gouvernement puis à l’AN nous  laisse encore espérer quant à l’amélioration de l’environnement protecteur de l’enfant dans un futur proche au Mali », a indiqué l’honorable Mme Fomba.

Aussi, elle a salué l’engagement des décideurs politiques comme les élus du réseau des parlementaires maliens, les élus du Haut conseil des collectivités, ceux du Conseil économique social et culturel de l’Association Malienne des Municipalités sans oublier le Conseil national  de la Jeunesse du Mali.

« Nous sommes résolument engagés dans la promotion de l’élimination des Violences Basées sur le Genre et mettons en œuvre depuis 2016, le  projet de mobilisation des acteurs institutionnels, de prévention et de réponse aux VBG dans le district de Bamako et les régions de Mopti, Kayes, Sikasso et Gao », soutient la présidente du Réseau.

Ces élus sont en étroite collaboration avec l’ONG Sini Sanuman et les structures centrales et déconcentrées de l’Etat  à travers l’appui technique et financier de l’UNICEF en vue de promouvoir un changement d’attitudes, de comportements et de pratiques positives des communautés en faveur des MGF/E, mariages des enfants et autres formes de VBG.

Rappelons qu’à ce jour au Mali, 76% des filles de moins de 14 ans ont subi au moins une des formes de MGF/Excision et 83% des femmes de 15-49 ans sont excisées. Une fille sur 5 se marie avant l’âge de 15 ans et 1 fille sur 2 avant l’âge de 18 ans. Presque 60% des filles sont déjà mamans à 19 ans.

Ce qui fait dire l’honorable que son: « souhait le plus ardent est de voir le Mali dire avec fierté que le pays a fait un pas de géant en votant et en assurant l’application sur tout le territoire d’une loi qui interdit les Violences Basées sur le Genre ».

 

Modibo L. Fofana

Mali24