Deux syndicalistes de la police purgent aujourd’hui une peine de 40 jours à la prison de l’Ecole nationale de la police. Accusés de “faute grave”, ils payent ainsi le prix de leur adhésion au Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-Rfp) de l’imam Mahamoud Dicko. Il s’agit du secrétaire général du Syndicat indépendant de la Police, Ibrahima Camara (Agent à la Ccr) et le secrétaire général de l’Alliance pour la police nationale (Apn), Amadou Sidibé (Agent à la section Motards). Le sergent-chef Sidi Tamboura (président d’honneur de l’Apn) récuse cette sanction infligée par la Direction générale de la Police. 

Deux syndicalistes de la police viennent d’être sanctionnés par l’administration pour “faute grave” à cause de leur appartenance au Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-Rfp) de l’imam Mahamoud Dicko, qui réclamait la démission du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, et son régime. Il s’agit du secrétaire général du Syndicat indépendant de la Police, Ibrahima Camara (Agent à la Ccr) et du secrétaire général de l’Alliance pour la Police nationale, Amadou Sidibé (Agent à la section Motards).

Tout est parti de la sortie du sergent-chef Sidi Tamboura (président d’honneur de l’Alliance pour la Police nationale), le 11 juin dernier, auprès des responsables du M5-Rfp, lors d’une Assemblée générale tenue au siège de la Cmas. Il s’agissait de formaliser l’adhésion de son syndicat au mouvement de l’Imam Mahamoud Dicko. Ce qui a d’ailleurs suscité beaucoup de bruit au sein de la police.

Voilà pourquoi l’administration de la Police nationale a fermement condamné cet acte du sergent-chef Sidi Tamboura, en se basant sur l’article 182 du Décret 0277 du 15 mars 2018 portant application du Statut des fonctionnaires de Police qui interdit l’adhésion d’un syndicat à un mouvement politique.

Du coup, les trois syndicalistes, à savoir Sidi Tamboura, Ibrahima Camara et Amadou Sidibé ont été purement et simplement sanctionnés par la Direction générale de la Police.

Voilà pourquoi, Ibrahima Camara et Amadou Sidibé purgent depuis quelques jours leurs sanctions de 40 jours en prison à l’Ecole nationale de Police. Selon nos informations, le sergent-chef Sidi Tamboura aurait refusé, pour le moment, de se soumettre à cette sanction.

En tout cas, les deux syndicalistes ont été entendus au niveau de l’Inspection de la Police pour “faute grave”.

Ils seront bientôt traduits devant le Conseil de discipline. Selon nos informations, ils risquent une suspension de 1 à 3 mois. Et pendant cette période, ils seront privés des 2/5 de leurs salaires.

En tout cas, la police nationale est impliquée aujourd’hui dans beaucoup de scandales, qui ne cessent de ternir son image. On se rappelle l’affaire de l’accouchement d’une nouvelle recrue de la police en pleine formation. Il s’agit de l’élève sous-officier de police du nom de Awa Haïdara, qui a accouché, le dimanche 19 avril, d’un garçon. Cette affaire a défrayé la chronique. Et plusieurs responsables ont été sanctionnés par le directeur général de la Police, Moussa Ag Infahi. L’agent en question, Awa Haïdara, a été purement et simplement radiée.

Après cette affaire, une autre policière en formation était également enceinte. Elle a bénéficié du même sort que Awa Haïdara.

Face à cette situation, les 496 élèves policières en formation sur les 2 200 recrues, ont été obligées de faire des tests de grossesse. Selon nos informations, aucun cas de grossesse n’a été enregistré.

Autre scandale au sein de la police, c’est l’affaire des recalés du recrutement de 2018.

Jusqu’à preuve du contraire, les 2 468 recrues attendent avec impatience puisque le Centre national de transfusion sanguine fait la rétention des résultats sanguins pour non-paiement de certains frais. Du coup, les résultats sont pris en otage.

Dans ce dossier, il y a beaucoup de non-dits. On parle de magouille dans le recrutement des 2 500 policiers. Un syndicat de la police est prêt aujourd’hui à dénoncer cette pratique qui n’honore pas la police.

       El Hadj A.B. HAIDARA

Source: Aujourd’hui-Mali