De son vivant, il méritait un janjo. Car Moussa Djougal Dolo méritait cette rubrique, pour sa simplicité, sa constance, sa fidélité, sa jovialité et son sens de l’amitié. Hélas, c’est cet hommage posthume qu’il nous est donné de lui réserver. Nous le lui réservons sans aucune gêne mais sans aucune exagération. Cet homme que tous aimaient et qui aimait tout le monde était juste une exception. Il avait quatre-vingts ans mais il ne les portait guère. La panthère a ses rayures au dehors et l’homme a les siennes au-dedans, dit un dicton illustre. Si Dolo ne pouvait être l’exception à ce dicton, et qu’il ne pouvait manquer de  raisons de s’assombrir comme nous autres en ces temps qui sont de tourments et de peines, il s’employait à ne rien laisser transparaître, lui qui était constamment de bonne humeur.  Ses amis de parti, ses frères et sœurs en effet, car il était devenu le gardien du temple, lui ont tressé de fiers lauriers. Les funérailles, selon Tiebilé Dramé son ami et frère, ont été grandioses. Tout cela témoigne pour Dolo. Mais il y a un petit geste courant de lui qui est inoubliable : c’est ce petit morceau de cola qu’il nous tendait, chaque fois que nous le rencontrions. Et ses mots aimables, et son rire franc, et ses charmantes plaisanteries. Ce qui devait être fait est fait. C’est décidé ailleurs et cet ailleurs est hors de nos portées. Mais nous avons été fiers d’avoir connu Dolo et nous prions pour le repos de son âme. Que ses camarades, sa famille, ses proches, tous éplorés, acceptent nos condoléances émues !

Adam Thiam

 

La rédaction