L’Institut national de la statistique du Mali (INSTAT) organise pour la première fois un recensement des unités économiques (RGUE) sur l’ensemble  du territoire. Il s’agit d’un comptage des unités de tous les secteurs, à l’exception du primaire, regroupant  l’agriculture, l’élevage, la pêche et la foresterie. L’opération, qui a démarré le 14 février 2019, rencontre quelques difficultés, comme la réticence de certains acteurs ou le bouclage de son financement. Le but est d’obtenir des données complètes et fiables et surtout une nouvelle base de calcul pour le PIB.

 

« Le recensement de ces  unités économiques, formelles et informelles, se déroule en 2 phases », explique Madame Fatou Dia, cheffe du projet RGUE. La première, « Cartographie / repérage », qui a démarré le 14 février par le District de Bamako, consiste en une géolocalisation des entreprises et un certain nombre d’adressages. La seconde phase, quant à elle, prendra en compte toutes les autres caractéristiques pour le dénombrement. Sont concernées toutes unités de production de biens et services, comme par exemple le commerce, l’industrie, etc….

Cependant, seules les unités économiques disposant d’un « local professionnel bâti et d’une porte d’entrée » seront prises en compte au cours de ce recensement, explique M. Seidina Oumar Minta, le Directeur technique du RGUE. Ce qui exclut les unités ambulantes ou autres étalagistes. Cette exclusion n’aura pas cependant un impact  négatif sur l’opération, car ces unités sont peu représentatives.

L’objectif de ce recensement, qui est d’actualiser les bases de données sur les entreprises au niveau du système statistique national, s’étend à la « migration vers le système de comptabilité nationale 2008, qui est une exigence des Nations Unies », ajoute M. Minta. Une telle migration requiert donc une opération statistique de ce genre, afin d’avoir l’exhaustivité et «  d’aller vers une nouvelle année de base ».

Cette nouvelle base permettra en outre  de servir  de base de sondage pour d’autres études et aussi d’avoir une nouvelle base en ce qui concerne les calculs du PIB.

Pour cette première, « les difficultés rencontrées sont celles inhérentes à toutes les opérations de statistique auprès des entreprises », relève M. Minta. Car certains acteurs réticents « se méfient et pensent que toutes les opérations de ce genre sont à but fiscal ». Ces difficultés, qui ne sont pas les moindres, ne devraient cependant pas constituer une entrave, selon le Directeur technique du RGUE.

Le financement d’environ 5 milliards de francs CFA, qui n’est pas encore bouclé, permettra d’exécuter seulement la première phase de l’opération.

Journal du mali