Au Mali, les jeunes ont perdu la notion de discipline, ils ne savent plus s’exprimer à part vous servir un ramassis de billevesées, d’insultes et de mots blessants. Ils font fi des lois et règlements de ce pays et éprouvent un mépris et un manque de tolérance envers le troisième âge. La jeunesse soufre également d’un déficit d’éducation scolaire (instruction)…

 

Une frange importante de la jeunesse n’est pas instruite alors que l’éducation est la première industrie d’un pays. Nous avons une jeunesse ignorante de ses devoirs et de ses droits.

A cela s’ajoute le manque de formation professionnelle de qualité…

Cette situation les condamne à vivre dans une angoisse existentielle très dangereuse. Cette angoisse existentielle peut-elle être un facteur explicatif de la violence que mène cette jeunesse ? Pour eux, la violence c’est la solution à tous les problèmes car, lorsqu’ils cassent et brûlent, c’est l’État qui paie. Dans ce contexte, elle pense que la violence est une arme à user pour faire fléchir l’État ou tout autre adversaire. Cette jeunesse ressemble à un bateau ivre puisqu’elle est désorientée et perdue. Dès lors, il est important de souligner que ce n’est pas la faute des citoyens ordinaires mais des autorités politiques, coutumières et religieuses. Le malaise qui secoue les jeunes invite cette société à se remettre en question car, « lorsque les pères s’habituent à laisser faire leurs enfants, lorsque les fils tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes gens méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien, ni de personne, alors c’est là en toute beauté et en toute jeunesse le début de la tyrannie ».

Il y a également le manque de modèle de réussite et de la folie des grandeurs.

La jeunesse malienne peine à trouver des repères pour s’appuyer. Les hommes politiques ont failli, les guides spirituels sont tombés dans la bassesse matérielle, les valeurs cardinales telles le “horonya”, le “gassi don”, le “Yérédon”… ont disparu dans nos rapports humains. Maintenant tout le monde a divinisé l’argent qui a fini par pervertir nos mœurs.

La plupart des jeunes rêvent d’avoir une vie radieuse sans travailler. Cet état d’esprit ne peut que sublimer leur désir dans la violence. On ne peut pas parler de relève saine avec de tels comportements.

En définitive, la jeunesse de mon pays a besoin de confiance en soi pour pouvoir s’exprimer. Le mérite doit être au centre de toutes les activités. Le pouvoir politique a intérêt à rassurer ces personnes qui sont terrorisées par l’avenir d’un lendemain incertain. N’en déplaise à ceux qui me contrediront, ils doivent savoir que « les problèmes politiques sont les problèmes de tout le monde et les problèmes de tout le monde sont des problèmes politiques ».

Par conséquent, il est urgent de diagnostiquer les maux dont souffrent cette jeunesse dangereuse pour l’avenir du pays et éventuellement proposer des alternatives crédibles pour la sauver.

Sambou Sissoko

 Le Démocrate