Dans le cadre d’un partenariat entre le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, Grade des sceaux et la Maison de la Presse (MP), il a été organisé une journée d’échanges Presse et Justice. Une journée sanctionnée par un atelier de formation sur la cybercriminalité à l’attention des membres de la MP le jeudi 8 juillet dernier. La cérémonie d’ouvertures des travaux qui a eu lieu à la MP, a été présidée par le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mamadou Kassogué accompagné du président de la MP, Bandiougou Danté et devant une représentation forte de la Presse.

« Outiller les acteurs de la presse sur la loi portant répression de la cybercriminalité », était le thème retenu pour cette journée d’échange Presse Justice ce jeudi 8 à la MP. Ainsi, en prenant la parole pour souhaiter la bienvenue, le président de la MP Bandiougou Danté, a indiqué que cette journée est l’issue d’un partenariat souhaité entre son organisation et le département de la Justice. « Aujourd’hui, nul n’ignore que la justice et les médias sont deux piliers importants de la démocratie. Dans un pays en crise, la Justice et les médias doivent travailler pour la promotion de cette démocratie. Une Justice indépendante, les médias libres » a argumenté M. Danté.

UNE NOUVELLE SYNERGIE ENTRE LA PRESSE ET LA JUSTICE

Selon lui, quand un groupe indépendant (Justice) et un groupe libre (La Presse) s’associent, il n’y a que le bon sens et la mesure qui conduiront au progrès. En s’adressant au Ministre Kassogué, il estime que la MP a toujours souhaité contribuer au renforcement des capacités des Hommes de média par des formations continues, également par la connaissance des lois de la République. « On ne peut pas être Homme de média si on ne maitrise pas les lois essentielles de la République et surtout quand ces lois touchent directement notre quotidien. Nous vous remercions, ainsi que l’ensemble des membres du gouvernement, vous qui, de façon volontariste a accédé à notre demande de partenariat visant à organiser cet atelier qui n’est que le début d’une série d’activités que nous comptons mener ensemble…» a-t-il soutenu.

Dorénavant, périodiquement, a informé le président de la MP, les acteurs de la justice et des médias, feront de ce haut lieu de la démocratie et de la liberté d’expression, un lieu d’échanges, de contradictions et de compréhensions. Il a ensuite invité l’ensemble des Hommes de média a tiré profit de cette rencontre, car il s’agit d’une loi qui est à l’origine de l’interpellation de beaucoup de nos confrères.

Ceci étant, le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, au pupitre de cet atelier a évoqué dans son propos liminaire que la Justice et la Presse sont deux entités qui ont l’obligation de cheminer ensemble pour la réussite de leurs missions. Dans ce contexte difficile, affirme le ministre Kassogué, le Gouvernement, sous les orientations du Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, et la conduite du Dr Choguel Kokalla Maïga, a pris l’engagement d’agir sur les questions suivantes : l’amélioration de la sécurité sur l’ensemble du territoire, les réformes politiques et institutionnelles, la bonne gouvernance, la transparence et la réduction du train de vie de l’Etat. Qu’il s’agit également de la mise en œuvre intelligente et efficiente de l’accord issu du processus d’Alger et l’organisation d’élections crédibles et transparentes aux échéances prévues.

COMBLER LES INSUFFISANCES DU CODE PENAL ET LA LOI SUR LE REGIME DE PRESSE ET DELIT DE PRESSE

Concernant cette rencontre, il a tenu à faire savoir que le choix de cette thématique, n’est pas fortuit. En effet, explique-t-il, l’évolution technique et technologique du monde d’aujourd’hui, devenu un véritable village planétaire domptant le temps et l’espace, s’est révélée être un boulevard pour les activités criminelles de toutes natures, à travers souvent des bandes organisées pouvant défier la puissance des Etats. « Notre pays n’échappe pas à cette réalité d’un monde victime de ses propres prouesses techniques et technologiques quand on sait que l’une des préoccupations actuelles majeures de nos concitoyens, c’est l’utilisation à outrance des réseaux sociaux permettant à certains individus de s’attaquer à leurs concitoyens par des usages attentatoires à leur dignité, leur honneur, leurs biens, voire leur vie » a regretté le ministre Kassogué. Ce, sans manquer d’évoquer, la gravité et l’ampleur du phénomène, qui ont conduit, le législateur malien à adopter la Loi N°2019-056 du 05 décembre 2019 portant répression de la cybercriminalité. Et que cette loi, qui a fait évoluer énormément les concepts, a permis de combler les insuffisances du Code pénal et la Loi N°00-046/AN-RM du 07 juillet 2000 portant régime de presse et délit de presse.

En définition, il affirme que la cybercriminalité désigne toutes ces activités illégales menées à l’aide de la technologie. Or, force est de reconnaître que des organisations, des cybers délinquants constituent une réelle menace pour la paix, la cohésion sociale et les bonnes mœurs de notre société. « Ensemble, il nous revient de lutter efficacement contre eux afin de préserver et de protéger l’ordre public, les droits et les libertés des citoyens. Certes, cette lutte interpelle, en premier lieu, les pouvoirs publics, mais elle nécessite aussi la mobilisation et la sensibilisation des citoyens, de façon individuelle, ou organisée » a précisé le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux.

Cette journée a pris fin par des échanges sur le thème indiqué dont le conférencier était Ousmane Bamba, ancien CCAB du MENC et Chahana Takiou, modérateur.

Par Mariam Sissoko

Source: Le Sursaut- Mali