Lundi 2 décembre 2019, la Coalition Malienne des Défenseurs des Droits Humains a organisé une conférence de presse à l’occasion de la journée internationale de l’esclavage. C’était à la Maison de presse de Bamako, autour de la thématique : « Le Mali et l’esclavage : quelle perspective ? »

La journée internationale de l’esclavage a été une occasion pour la Coalition Malienne des Défenseurs des Droits Humains de débattre la situation de l’esclavage au Mali. D’où cette conférence de presse animée par des hommes qui sont au cœur de la lutte contre le phénomène, à savoir le président du TEMEDT, M. Abdoulaye Macko, et le procureur du Pôle économique, M. Mamoudou Kassogué.

Prenant la parole, le procureur Kassogué a d’abord expliqué les raisons de sa présence à cette conférence, avant d’exprimer avec fermeté son opposition à la pratique de l’esclavage. « Je suis contre l’injustice dans toutes ses formes », laisse-t-il entendre.

Pour poursuivre, le procureur invite tout le monde à s’investir pour lutter contre cette pratique néfaste. « Tant que nous pouvons, chacun doit faire en sorte que nous pussions lutter contre l’injustice, quelles que soient ses formes, où qu’elle se trouve », martèle-t-il.

Par ailleurs M. Kassogué a déploré les limites judiciaires pour lutter efficacement contre ce fléau. A ses dires, jusqu’ici le Mali n’a pas de loi qui permet de lutter contre l’esclavage, alors que le phénomène continue. A l’en croire, il touche 7% de la population malienne. L’absence de loi contre l’esclavage peut constituer un frein pour la lutte, mais il existe d’autres moyens pour lutter contre certains aspects de l’esclavage, explique le procureur Kassogué. Ces moyens sont entre autres : les mesures politiques et institutionnelles à savoir les conventions relatives aux droits de l’Homme que le Mali a signées et ratifiées. Aussi, notre constitution est un moyen pour lutter contre l’esclavage. Conscient de la faible des dispositions citées ci-dessus, M. Kassogué propose la création d’un comité national de lutte contre l’esclavage pour permettre de faire évoluer la lutte.

Avant de terminer, il s’est adressé aux esclavages de prendre conscience de leur statut pour réagir à la répression de leurs maîtres. M. Kassogué a plaidé pour l’adoption d’une loi pour mieux mener le combat. « Il faut que tout le monde se mobilise pour qu’on ait une loi. Tant qu’on n’a pas une loi spécifique, la lutte sera parcellaire et limitée », conclue-t-il.

Oumar Sanogo

Le Démocrate