Une rencontre scientifique international a lieu, du 5 au 6 décembre, à l’ex-Centre régional d’énergie solaire (CRES) sur la colline de Badalabougou, sur le thème «Crise du droit et droit de la crise dans le contexte sahélien et malien».

 

Le collogue, organisé par l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako (USJPB), s’inscrivait dans le cadre de la coopération interuniversitaire entre l’USJPB, l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako (USSGB) et l’Université Luxembourg-Bamako.

«Comment promouvoir le droit et l’état de droit dans le contexte de la radicalisation religieuse, des affrontements à caractère interethniques et des agressions terroristes ? Dans quelle mesure le droit est-il lui-même impacté par la crise ? Quelles ressources le droit offre pour sortir de cette crise ? Quelles pourraient être les caractéristiques du droit en temps de crise ?

Magistrats, juristes, professeurs de droit et chercheurs ont discuté de ces sous thèmes au cours de débats que le président de la Cour de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), Daniel Amagoin Téssougué, et d’autres experts ont animée.

« Face aux défis, le combat contre le terrorisme bien qu’il soit militaire, doit être aussi politique. Ceci implique le rôle fort d’une justice efficace dans une optique de promouvoir une réconciliation cruciale pour la lutte contre l’impunité », pense le chef du bureau de l’ambassade du Grand Duché du Luxembourg, Patrick Fischbach. « L’état de droit reste, dans chaque pays, un pilier essentiel pour une relation de confiance entre l’Etat et les populations », a dit M. Fischbach.

Le Pr David Hiez de la coopération interuniversitaire Luxembourg-Bamako a invité les chercheurs à mettre en lumière leurs connaissances et de les approfondir pour résoudre la crise au Mali. Le recteur de l’USJPB, Pr Moussa Djiré, a rappelé que la décennie en cours a été fortement marquée par la crise multidimensionnelle que le Mali a connue à partir de 2012

«Cette crise a engendré des blessés, des morts, des déplacés, des destructions et des traumatismes de tous genres. Elle s’est ensuite répandue sur le Sahel. Elle a mis à mal toutes les institutions étatiques», a fait constater le Pr Djiré qui a soutenu que la crise constitue une insulte à la dignité humaine et au droit.

« Le recteur a ajouté que la solution à cette situation ne peut pas être uniquement militaire, elle doit être multidimensionnelle comme l’est la crise elle-même », a conclu  Pr Moussa Djiré.

En ouvrant les travaux du colloque, Mansa Makan Diabaté, conseiller technique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a rappelé qu’il est le fruit de la coopération interuniversitaire Luxembourg-Bamako. «L’accord de coopération lie les Universités de nos deux pays depuis 2010. Il a été signé le 5 mars 2015 dans le cadre du programme indicatif de coopération III 2015-2019», a-t-il indiqué.

L’organisation de séjours scientifiques pour les jeunes chercheurs à l’Université du Luxembourg, de stages linguistiques au Ghana pour les enseignants-chercheurs et des administrateurs, d’une formation des bibliothécaires des deux Universités, des séminaires doctoraux en droit et économie et la tenue du présent colloque sont les fruits de l’accord de cette coopération.

SYW/MD

(AMAP)