Le Gouvernement du Mali doit faire face à sa mission régalienne de protection de la Falémé, de son environnement et des populations du Cercle de KeniébaIl ne faut pas laisser libre cours à la destruction systématique des bases de vie communes des habitants par des prédateurs bien identifiés.

Depuis plus de trois ans, les observateurs de la scène locale du Cercle de Keniéba, faisant allusion aux conflits sociaux récurrents dans cette collectivité territoriale du Mali, ont coutume de dire « A Keniéba, les années passent et se ressemblent drôlement ! ». En effet, tous les ans, de nombreuses et gigantesques mobilisations populaires y ont lieu contre la cherté de la vie, le manque d’eau potable et d’électricité, les licenciements abusifs des travailleurs par les sociétés minières industrielles et les actes de corruption et de division que celles-ci ne cessent de perpétrer contre eux grâce à la complicité des dirigeants syndicaux, d’élus et de représentants de l’Etat.

Mais, à partir de décembre 2020, leur caractère de plus en plus collectif, leur ampleur grandissante, leur multiplication, la dimension environnementale qu’ils ont intégrée suite aux effets désastreux de l’orpaillage mécanisé massivement pratiqué surtout par des exploitants chinois, tout cela a transformé ces conflits sociaux en un véritable mouvement social.

Malheureusement, il n’a pas encore acquis une cohérence organisationnelle et une profonde compréhension des enjeux réels à tous les niveaux (local, régional et national) ni identifié les principales cibles de son combat. Il n’a pas non plus trouvé une stratégie adéquate pour pouvoir atteindre ses objectifs.

Dans la série de plusieurs articles qui suit, Bambo Dabo de Kharifaya, propose un rappel et un décryptage des faits, une identification et une analyse des objectifs et des stratégies des acteurs impliqués, et une mise en perspective du processus en cours dont l’issue déterminera, à n’en pas douter, l’avenir du Cercle de Kéniéba en matière de développement local.

Nouhoum Kéita

Correspondance particulière

Source : Mali Tribune