Au moment où le système électoral malien fait l’objet de contestation, Alpha Sidiki Cissé a conçu puis présenté une urne de vote avec mini-bulletin unique à usage multiple. Son innovation,  » Nouvel procédé Electoral « , présenté samedi dernier, réduit les risques liés aux opérations de vote.

 

Bah N’Daw, le président de la Transition, a pris l’engagement  » d’organiser des élections transparentes et crédibles  » et appelle à  » identifier les forces et faiblesses de notre parcours  » ainsi que des  » menaces à enrayer  » pendant la Transition. En réponse à cette invitation, Alpha Sidiki Cissé a fait, au cours d’une conférence de presse, une présentation autour de la dernière version du Nouveau Procédé Electoral (NOPEL), qui ne nécessite pas d’électricité.

Son appareil, qui est à sa 7ème version, est une urne de vote avec mini-bulletin unique à usage multiple. Il est destiné  » à remédier aux grands maux du système électoral  » en simplifiant le vote, réduisant le coût et les infractions lors des différents scrutins. Selon son concepteur Alpha Sidiki Cissé, cette innovation réduit également l’influence de l’achat ou vente des voix. Les recherches pour sa conception ont débuté dès 2002 mais c’est en 2008 que le premier test de l’appareil a eu lieu à Sanankoroba. Il ressort du rapport de ce test que le dispositif est opérationnel dans les faits. L’outil s’est révélé rapide puisque le temps de vote et du dépouillement pour 206 électeurs a été établi à 1h40 mn, soit 26,7 secondes par électeur. L’électeur, une fois dans l’isoloir, peut passer en revue l’ensemble des candidatures en lice, y compris le vote blanc, en les faisant défiler sous ses yeux avant de faire son choix à l’aide d’une gâchette qu’il insert et laisse dans le trou approprié.

Le NOPEL ayant obtenu son brevet d’invention en 2005, offre, selon son concepteur, une égalité de droit à tous les électeurs notamment les nonvoyants et la possibilité de corriger les erreurs de vote. Le dispositif, qui a été présenté au ministre de l’Administration territoriale, réduit aussi  » certaines charges liées aux élections : des isoloirs déjà incorporés, des bulletins, du transport et de la manutention « . L’ingénieur malien Alpha Sidiki Cissé affirme qu’il peut produire 25.000 dispositifs en quatre mois. A l’en croire, le PNUD avait pris l’engagement de doter le Mali de cet équipement qui peut être conservé et utilisé pendant des années. Fatoumata Siragata Traoré, Directrice du Centre Malien de Promotion de la Propriété Industrielle (CEMAPI) estime que cette invention correspond aux attentes des populations. D’où la décision de sa structure d’accompagner le projet. Selon elle,  » nous devons compter sur nos génies locaux « .

Cette présentation intervient au moment où la création d’un organe unique et indépendant de gestion des élections est réclamée par la classe politique et des organisations de la société civile. Cela, même si le Premier ministre affirme que  » la Transition n’a pas le temps nécessaire pour rendre fonctionnel cet organe « .

Moussa Sayon CAMARA

Source : l’Indépendant