Hier, mercredi 1er juillet 2020, les responsables du Mouvement du 5 juin- Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) étaient face à la presse à Bamako pour poser des conditions afin de renoncer à la démission du Président de la République Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Parmi ces conditions figurent : la dissolution immédiate de l’Assemblée nationale, la mise en place d’un organe législatif de transition, le renouvellement intégral des membres de la Cour constitutionnelle, le Premier ministre est désigné par le M5-RFP, le détachement des services exécutifs de l’Etat de la présidence de la République, la libération du Chef de file de l’opposition, l’Honorable Soumaïla CISSE, victime d’enlèvement depuis plusieurs mois. « Si dans les meilleurs délais, une suite favorable n’est pas donnée, notre mouvement se réserve le droit légitime à la désobéissance civile par des moyens d’actions populaires pour amener le Président de la République et son régime à démissionner. Nous avons décidé que nous convoquerons les prochaines grandes manifestations le vendredi 10 juillet 2020…», précisent les conférenciers du M5-RFP.

Ce point de presse du M5-RFP était animé par Choguel K Maïga du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD), Issa Kaou Djim de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahamoud Dicko (CMAS), Me Mohamed Aly Bathily, ancien ministre, en présence de l’ancien premier ministre, Modibo Sidibé,  Mme Sy Kadiatou Sow de la Plateforme Anw Ko Mali Dron,  Mme Sidibé Dédéou Ousmane de la centrale syndicale CDTM, Pr Clément Dembélé de la PCC, des anciens candidats à l’élection présidentielle de 2018 comme Mountaga Tall et Modibo Koné. Dans ses mots de bienvenue, Me Mohamed A Bathily a fait savoir qu’il n’y a aucune division au sein du M5-RFP.

A sa suite, Choguel K Maïga du FSD a lu le Mémorandum du M5-RFP dans lequel, il ressort que la communauté internationale (CEDEAO, Union africaine, Nations Unies) très présente dans notre pays a entrepris une médiation en appelant toutes les parties maliennes au calme et à la retenue. Selon Choguel K Maïga, le M5-RFP décide de poursuivre la lutte pour amener pacifiquement, mais avec détermination, le Président Ibrahim Boubacar KEITA et son régime à démissionner, par le moyen d’actions populaires de désobéissance civile ; de faire une union sacrée des forces vives de la Nation, dans un élan de « sursaut national » pour définir, librement et sans contrainte, la vision et les contours d’un nouveau Mali; de fixer les objectifs et la durée d’une période de transition : tenir des concertations nationales pour faire l’état de la Nation ; opérer les réformes politiques, institutionnelles, administratives et électorales nécessaires pour refonder l’Etat, jetant ainsi les bases d’un Mali nouveau.

« Cependant, le M5-RFP, conscient de ses lourdes responsabilités en ces moments critiques, prenant en compte les nombreuses sollicitations dont celles de l’Imam Mahmoud Dicko, et en signe d’esprit d’ouverture au dialogue, exige la mise en place de cette Transition dans les conditions ci-après : La dissolution immédiate de l’Assemblée nationale ; La mise en place d’un organe législatif de transition ; Le renouvellement intégral des membres de la Cour constitutionnelle ; La mise en place d’un gouvernement de Transition, avec les caractéristiques ci-après : Le Premier ministre est désigné par le M5-RFP ; Il ne peut être demis par le président de la République que dans les conditions prévues par la Charte de transition ; Il forme son Gouvernement en entier; Il nomme aux hautes fonctions nationales (Administration, Justice, Forces armées et de sécurité) ; L’adoption d’une Feuille de route de refondation de l’Etat et de sauvegarde de la démocratie, de l’unité nationale, de la paix et de la cohésion sociale, assortie d’un chronogramme précis, à l’issue de concertations nationales ouvertes à toutes les forces vives de la Nation ; Le respect des textes relatifs au droit et à la liberté syndicale, à la justice sociale et aux engagements entre les parties ; L’adoption d’un pacte pour la stabilité sociale, la sécurité, la croissance et le développement ; L’adoption d’un mécanisme de suivi-évaluation annuel ; Le détachement des services exécutifs de l’Etat de la présidence de la République », a martelé Choguel K Maïga. Selon lui, un accord politique sur l’ensemble de ces points sera dûment signé avec de solides garanties de sa mise en œuvre jusqu’à la fin du mandat en cours.

En outre, il dira qu’une Charte de transition précisera et formalisera les termes convenus dans l’accord politique pour concilier les dispositions constitutionnelles actuelles avec les organes pertinents de la Transition. Le M5-RFP exige également la libération du Chef de file de l’opposition, l’Honorable Soumaïla CISSE, victime d’enlèvement depuis plusieurs mois. Le M5-RFP entend poursuivre ses activités, notamment ses manifestations au Mali et dans la Diaspora jusqu’à l’aboutissement total de son combat pour la survie du Mali et le bonheur des Maliens.

Le M5-RFP invite le Peuple malien à rester confiant, vigilant, déterminé et mobilisé. « Si dans les meilleurs délais, une suite favorable n’est pas donnée au mémorandum du M5-RFP, notre mouvement se réserve le droit légitime à la désobéissance civile par des moyens d’actions populaires pour amener démocratiquement et pacifiquement mais avec une grande détermination et une résolution sans faille le Président de la République et son régime à démissionner. Nous avons décidé que nous convoquerons les prochaines grandes manifestations le vendredi 10 juillet 2020. Ce jour là, le M5-RFP et le peuple malien débout se donneront les moyens légitimes d’imposer leur volonté par des rassemblements patriotiques sur l’ensemble du territoire », a conclu Dr Choguel Kokala Maïga. Quant à Issa K Djim de la CMAS, il a précisé que ce Mémorandum sera remis à IBK par des moyens appropriés. « S’il n’est pas d’accord, le peuple se réserve d’exercer son droit à la désobéissance et sortira le 10 juillet 2020 », a-t-il conclu.

Aguibou Sogodogo

Source: Journal le Républicain-Mali