Bien que le Mali n’ait pas encore de cas confirmé de Coronavirus, les entreprises privées se préparent pour faire face à cette pandémie, qui ne cesse de se propager à travers le monde. Michel  Hamala Sidibé, ministre de la Santé a, à cet égard, affirmé hier devant les patrons du Secteur privé que les différents cas testés négatifs ne signifient pas que le virus n’existe pas au Mali.

 

C’est sans doute la pire crise sanitaire au monde après la grippe espagnole « , a déclaré Michel Hamala Sidibé, qui revient d’une tournée au niveau des frontières terrestres du pays.

Sans langue de bois, il a exprimé son inquiétude quant à la gestion des couloirs terrestres.

Selon lui, les frontières terrestres sont les voies de passage du virus.

Il a révélé que 36.000 personnes ont été examinées pendant les deux mois écoulés.

» 170 cas ont été testés négatifs. Cela ne veut pas dire que le virus n’existe pas parmi nous. Il se peut qu’il y ait un porteur sain du virus mais qui n’est pas malade. Il faut se préparer et ne pas prendre à la légère ce virus « , a mis en garde le ministre Sidibé. L’ancien Secrétaire général de l’ONUSIDA, qui a misé sur la prévention,  dévoile que les équipements et les masques sont insuffisants.

Il estime, à cet effet, que le Secteur privé est indispensable dans cette guerre contre le Coronavirus.

Lequel aura, précise-t-il, des conséquences majeures sur l’économie et le marché.

8 mesures pour sauver les entreprises

Face à cette pandémie, les patrons du Secteur privé proposent au gouvernement huit mesures de soutien en faveur dudit Secteurdans la lutte contre la Covid-19. Il s’agit, entre autres, de prolonger les délais de paiement d’échéances sociales et fiscales (INPS, Impôt), d’appliquer la remise d’impôts directs.

Le Secteur privé, principal pourvoyeur d’emploi, sollicite le soutien de l’Etat et de la Banque mondiale pour la négociation avec les banques commerciales d’un rééchelonnement des crédits bancaires.

Il demande aussi la mobilisation du Fonds de Garantie du Secteur privé (FGSP)pour assurer des lignes de trésorerie bancaires dont les entreprises pourraient avoir besoin à cause de la  .

Les patrons souhaitent l’allègement provisoire du dispositif du chômage technique. En clair, l’extension de la durée du chômage au-delà du délai de trois mois prévu par la loi, l’exclusion de la période de chômage technique dans la détermination des droits liés à l’ancienneté du travail.

Ils réclament, en plus de la diligence de l’exécution des procédures de dédouanement, l’appui de l’Etat au traitement des conflits avec les clients ou les fournisseurs. Ils proposent la non- application des pénalités de retard pour l’exécution des marchés publics.  Selon le président du Conseil National de Patronat du Mali, Mamadou Sinsy Coulibaly, les entreprises connaissent déjà une baisse de revenu. Pour faire face à la maladie, le CNPM annonce la mise en place d’une coalition du Secteur privé contre le Coronavirus et la création d’une cellule de crise.

Mamadou Sinsy Coulibaly estime que le confinement sera difficile au Mali. Car, explique-t-il, la population est jeune, beaucoup de personnes sont exclues du système économique, entre autres.

Il a appelé le gouvernement à travailler en corrélation avec les Chinois.  »  Il faut mettre de côté notre ego pour écouter une fois nos amis Chinois « , a-t-il déclaré. Cela en vue de permettre au Mali de se procurer des kits respiratoires, des tests, des masques et des hôpitaux préfabriqués.

Moussa Sayon CAMARA

Source: l’Indépendant