» Travaillez, prenez de la peine… » Il fut un temps, pas si lointain, où sous nos latitudes, l’injonction du fabuliste et le morceau qu’elle ouvre étaient mémorisés par des générations successives d’apprenants, qui s’en trouvaient imprégnées et faisaient leurs ces recommandations.

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Le travail dont les mérites sont évoqués dans la parabole, est tout autant magnifié dans les enseignements de l’islam. En l’abordant, il est de tradition auprès des oulémas et exégètes de faire référence à des épisodes particuliers de la vie du Messager de l’islam (PSL), de rappeler certains de ses propos y afférents. En évoquant ainsi le phénomène, largement répandu dans nos sociétés de la quête de l’aumône, les théologiens rappellent l’histoire d’un personnage qui s’en était allé voir un jour le Prophète pour lui demander l’aumône. La compassion naturelle de l’Elu ne pouvait que le conduire à accéder à une telle requête. Mais contre toute attente, il n’en fit rien. Au lieu de lui tendre quelque piécette, il demanda à l’homme s’il ne disposait en sa demeure, d’un objet ayant à ses yeux la moindre valeur. L’interlocuteur du Messager répliqua qu’il possédait pour tout bien une rustique couverture et une écuelle en bois. « Apporte-les-moi », lui fut-il ordonné. Lorsque le solliciteur s’exécuta, le Messager fit mettre ces objets aux enchères dans son entourage. L’opération fut aussitôt conclue et le modique produit qui en fut recueilli sera remis à l’homme. Le Prophète lui enjoignit d’en faire deux parts. De la première, il lui ordonna d’acheter immédiatement des provisions qui serviraient aux besoins des siens. Quant à la seconde part, elle devait servir à l’achat d’une cognée, que l’homme se devait d’apporter au Prophète. Celui-ci y ajoutera un manche et restituera cet outil à l’homme. Il lui fit en même temps des recommandations, lui ordonnant d’aller couper du bois mort qu’il devrait revendre sur la place du marché. Instruction fut également donnée à l’homme d’exercer cette activité quinze jours durant, avant de revenir pour en rendre compte. Le solliciteur s’en fut, soucieux de se conformer aux recommandations qui venaient de lui être faites. A l’échéance fixée, c’est un homme tout transformé par le labeur qui revint trouver le Prophète. Le personnage nouveau raconta qu’il avait commencé à gagner suffisamment d’argent pour assumer ses charges familiales. Au terme de cette relation, les exégètes renvoient à différents hadiths soulignant que le musulman ne doit pas dépendre de l’aumône qu’on lui donne lorsqu’il a la force nécessaire de travailler pour faire face à ses besoins. « Il n’est pas permis de faire l’aumône à un riche pas plus qu’à celui qui est capable de travailler », est-il dit. Et le Messager a par ailleurs enseigné à ses Compagnons que « la dignité est préservée quel que soit le travail que l’on effectue, et que la bassesse et le mépris résident dans la dépendance des autres ». Les vertus de tout travail qui ne conduit pas à l’illicite sont ainsi exaltées par l’islam. « La miséricorde du Tout-Puissant va à tout croyant qui travaille de sa main pour assurer les besoins de sa famille, et ne saurait s’étendre à l’homme bien portant et qui, désœuvré, n’entreprend rien pour la vie présente, ni pour la vie future ». Adoul. K. Cissé

 

Source: essor