D’une superficie de 30 hectares environ, l’espace morcelé en 2017 par la nouvelle équipe communale continue de faire couler des salives, nonobstant une décision de justice favorable aux propriétaires coutumiers. Ce sont cas denier s, en effet, qui se sont farouchement opposés à un premier morcellement opéré par la préfecture de Kati, en 2008, sans prendre en compte les purges des exploitants agricoles expropriés au nom des Maliens de l’Extérieur.

Mais les propriétaires de champs n’ont jamais baissé les bras et finiront, au bout d’un combat héroïque, à gagner une bataille qui leur donne droit de disposer de la totalité de leur espace là où la préfecture leur avait refusé une portion. Le retour du patrimoine foncier dans leur giron a été obtenu notamment auprès du Tribunal Administratif, lequel a reconnu qu’effectivement leurs droits ont été illégalement lésés par les autorités administratives du cercle de Kati. C’est donc en vertu de cette décision de justice en bonne et due forme – et contre laquelle la préfecture ne s’est pas pourvue – que les ruraux se sont rabattus sur les autorités communales  de Safo pour un nouveau morcellent différent de celui effectué par la préfecture. Cette dernière, selon nos sources, a été sollicitée en vain pour les modalités d’exécution d’une décision de justice qui n’a visiblement pas apaisé les prétentions des premiers bénéficiaires. De guerre lasse, la Mairie de Safo finit par accéder à la requête des propriétaires, aux dépens notamment des nombreux détenteurs de lettre d’attribution ayant failli de mettre en valeur leurs parcelles. En revanche, tous les anciens bénéficiaires qui se prévalent d’un investissement ont été épargnés par le nouveau morcellement. Pas suffisant pour ça ne fasse plus jaser apparemment.

A KEÏTA

Source: Le Témoin