Allô, ici, c’est à Bamako au Mali que ça se passe, pas à Paris en France. Contrairement à ceux de vos missi dominici qui continuent de croire que les manchettes et les interviews sur commande de médias français font toujours l’opinion au Mali où le désamour avec leur tuteur au service duquel ils sont effectivement est désormais patent.

Ko succession, kabako Fa Dounia. Comment succéder à un chef de famille politique dont l’on n’a jamais été membre ?

À la sortie des élections présidentielles de 2002 , Soumaïla Cissé avec certains cadres de l’Adema et des Chefs de Partis politiques qui avaient soutenu sa candidature ,qui déjà avaient cru en lui , dont votre serviteur, ont décidé de lier désormais leurs destins et leurs ambitions pour le Mali dans un projet politique porté par L’UNION POUR LA RÉPUBLIQUE ET LA DÉMOCRATIE ( URD) . 18 ans durant, ce Parti à forte capacité d’attraction a continué à fédérer les maliens autour de son porte étendard, Soumaïla Cissé. Et cela était leur décision, leur choix souverain. Non, on ne succède pas comme ça à un homme de cette dimension, par malice, ni perfidie pour ne pas dire par effraction. 18 ans de labeur intense, souvent ponctuée de drames, des femmes et des hommes y ont laissé la vie, d’autres en ont perdu leurs postes et souvent familles et positions sociales après avoir subi toutes sortes de persécution. Y compris de la part du régime dont cet homme a été un serviteur zélé.

Pendant toutes ces années, monsieur roulait carrosse et faisait goguette entre les bords du Potomac et ceux du fleuve Niger.

À moins que ce ne soit par affaiblissement de l’URD, rendre un service signalé à cet autre chef et candidat naturel de son Parti qui en accédant en son temps à une certaine responsabilité et dignité avaient juré de rayer Soumaïla Cissé de la liste des hommes politiques du Mali ? Et je tenais cela de Soumaïla Cissé en personne. Suis prêt à en répondre face à lui au jugement dernier si jamais je mens sur lui en son absence. Gnini gali guèlin. Dionkoloni kè lè ban na, nga o ta tou ma ban Soumaïla Cissé fan fè abadan ledzi. Comme quoi, certains peuvent avoir la rancune vraiment tenace.

Soumaïla Cissé n’était pas un homme qui agissait dans le dos des gens. C’était un homme qui se savait et qui faisait par humilité grand cas des autres. Non, Soumaïla Cissé n’a jamais été manœuvrier et manipulateur. C’était un homme de consensus. Sa position de retirer sa proposition de réforme au dernier congrès face à la résistance de la majorité des congressistes en dit long en la matière. Lui aussi aurait pu dire je suis le Chef et le bras financier du Parti, donc il en sera fait comme je le veux. Au contraire il s’est presque excusé d’avoir été plus vite que ses camarades.

Enfin, je découvre qu’en politique aussi il y a désormais les adeptes des mariages opportunistes de Partis politiques porteurs. Mais le pauvre naïf que je suis n’entendra jamais la chose de cette oreille. Je suis furieux.

Bien à vous

Maître Boubakar Karamoko Coulbaly

Ancien Ministre

Ancien Ambassadeur

Membre du BEN de l’URD

Source : L’Aube