L’affaire fait grand bruit au Mali. Le colonel Abdoulaye Makalou a démissionné lundi 3 décembre de son poste de secrétaire général de la Commission vérité justice et réconciliation. Il est directement mis en cause dans l’agression présumée d’un journaliste jeudi dernier dans les locaux de la CVJR. Des accusations qu’il rejette en bloc.

Abdoulaye Makalou assure avoir la « conscience tranquille ». Sa démission, il la justifie par sa volonté de faire valoir les intérêts supérieurs de la CVJR. C’est en substance ce qu’il a déclaré à l’organisation Reporters sans frontières. Mais il dément formellement avoir agressé Hamidou Touré El Hadj, le directeur de publication du site Malimedias.com.

Le journaliste est pourtant catégorique. Il affirme avoir été menacé de mort par le militaire et frappé à plusieurs reprises par ses gardes du corps et forcé de boire sa propre urine. Des « sévices » jugés « intolérables » par RSF.

Dans son communiqué, l’organisation demande aux autorités maliennes de « prendre toutes les dispositions nécessaires pour mener une enquête indépendante ».

RSF dit avoir en sa possession des informations qui étayent la version du journaliste. Des relevés téléphoniques notamment, qui confirment, selon l’organisation, l’insistance du colonel Makalou à faire venir Hamidou Touré El Hadj dans son bureau.

Le directeur de publication de Malimedias.com explique avoir été convoqué à la CVJR après publication d’un post Facebook, un message public dans lequel il remettait en question l’efficacité de la CVJR, organe notamment chargé d’enquêter sur les cas de violations graves des droits de l’homme.