Au Mali, plusieurs milliers de personnes ont célébré ce samedi 16 juin sur le boulevard de l’Indépendance à Bamako, les obsèques nationales de l’éminent spécialiste malien du paludisme, le professeur Ogobara Doumbo. Une cérémonie d’adieu en présence notamment du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta. Cofondateur de centre de renommée mondiale Malaria Research and Training Center et lauréat du Prix international de l’Inserm en 2013, le professeur Doumbo est mort le 9 juin, à l’âge de 63 ans, dans un hôpital de Marseille, en France.

Une tribune centrale, deux petites tentes éparpillées sur le boulevard de l’Indépendance de Bamako pour permettre à des milliers de personnes de supporter les 33° à l’ombre, et voilà sur un chariot accompagné de six militaires le cercueil recouvert du drapeau national.

La marche funèbre commence, le public se lève. Un portrait géant du professeur Ogobara Doumbo est visible. Oraisons funèbres, témoignages émouvants, de la représentante de la France par exemple, des Etats-Unis également.

Mais avant, le président malien prend la parole. Il parle de « douleur de toute une nation ». A titre posthume, le professeur est élevé à la dignité de l’ordre national du Mali.

La douleur, la très grande douleur d’une nation. Au nom de la République du Mali, professeur Ogobara Doumbo, nous vous élevons à la dignité de grand officier de l’ordre national du Mali.
Aux obsèques nationales d’Ogobara Doumbo

« Victor Hugo du monde scientifique »

Sur les lieux, la famille du disparu est inconsolable. Les collègues africains de la société de parasitologie de l’éminent chercheur décédé étaient également présents. Leur porte-parole a rappelé que ses travaux sur le paludisme font autorité.

Egalement présents à cette cérémonie très sobre, plusieurs centaines d’élèves du disparu. L’un d’eux a déclaré : « Le Mali vient de perdre son Victor Hugo du monde scientifique ».

Cette personne a réussi ce que peu de gens ont fait: implanter un centre de recherche sur une maladie comme le paludisme. C’était un épidémiologiste extrêmement compétent et puis c’était un formateur. Il a formé toute une génération d’étudiants en médecine et en pharmacie du Mali.
Hubert Balique, médecin de santé publique à la retraite et proche du professeur Ogobara Doumbo
RFI