Une réunion de haut niveau des chefs d’État des pays du G5 Sahel, du Président français Emmanuel Macron et de la Chancelière allemande Angela Merkel se tiendra ce mercredi à Paris. Objectif : renforcer la mobilisation internationale au profit de la nouvelle force conjointe antijihadiste G5 Sahel, pour accélérer son déploiement.

Cette réunion de Paris vise à faire le point 6 mois après la décision de créer la force régionale anti-jihadiste des pays du Sahel. Elle va rassembler une vingtaine de délégations : les pays du G5 Sahel, les organisations et pays impliqués opérationnellement comme l’ONU, l’Union africaine, l’Union européenne ou la France, et les pays donateurs du G5 Sahel, dont les Etats-Unis et l’Arabie saoudite.

Selon l’Elysée, le président français est dans une logique du donnant-donnant, c’est-à-dire « plus d’engagement des acteurs du G5 Sahel contre plus de soutien international». Emmanuel Macron a estimé, le 30 novembre à Abidjan, que la mise en place du G5 Sahel n’avançait « pas assez vite ». Selon Paris, il s’agit donc d’agir à la fois sur les plans militaire, en accélérant le déploiement de la force, politique, en redonnant de la vigueur au processus de paix au Mali.

Enfin l’Élysée indique que l’objectif est de mobiliser au moins 170 milliards de Fcfa dans un premier temps, puis 260 milliards de francs Cfa à plein exercice. Cette rencontre intervient dans un contexte où la situation sécuritaire se détériore de plus en plus au Mali. Des attaques et des enlèvements sont devenus le quotidien des populations du Centre et du Nord du pays.

Certains spécialistes des questions de sécurité déplorent la lenteur dans la mise en place des réponses face à la dégradation de la situation sécuritaire. Ils espèrent que cette réunion de haut niveau va accélérer la l’opérationnalisation de la force. Toutefois ces analystes estiment qu’il y a encore du chemin à faire pour convaincre tous les partenaires sur la nécessité de la force.
Ibrahim Maïga est chercheur à l’institut d’études de sécurité ISS

studio tamani