Comme à ses habitudes Amnesty International fait un Rapport à chaque fois que l’ONG internationale constate qu’il y a eu violation de Droits de l’Homme et ce, dans tous les pays du monde. C’est dans cette logique qu’Amnesty a rendu son Rapport d’enquêtes sur les violences perpétrées à Bamako entre les 10 et 12 juillet 2020 dans le cadre de la « Désobéissance civile » initiée par le Mouvement du 5 Juin.

Dans ce rapport qui accable les forces de l’ordre maliennes, l’organisation de défense des Droits de l’Homme a recueilli les témoignages de certaines victimes ainsi que des témoins.

’Les forces de sécurité ont tiré à balles réelles sur les manifestants·e·s, tuant une dizaine de ces personnes ; des gardes du corps du président de la Cour Constitutionnelle ont été identifiés par des témoins comme faisant partie des tireurs ; la participation d’une unité spéciale antiterroriste du gouvernement doit faire l’objet d’une enquête’’.

C’est en substance ces (3) trois points qui résument le présent rapport. En tout, 41 personnes, dont également des journalistes, des dirigeants de l’opposition et des agents de l’État ont été écoutés lors des enquêtes. L’organisation a également réuni des photos et des vidéos à titre de preuve des blessures subies par des manifestants et montrant les impacts de balles sur des bâtiments civils et des affrontements entre des manifestants et les forces de sécurité.

Ces éléments de preuve concordent tous avec les témoignages recueillis. ‘’Plusieurs des personnes tuées pendant les trois jours de répression ne participaient pas aux manifestations. Fayçal Cissé, 25 ans, a été la première victime du recours à la force meurtrière. Il s’agit d’un ancien étudiant de madarsa qui ne participait pas aux manifestations et qui se trouvait dans une mosquée située à 300 mètres environ de l’Assemblée nationale. Un proche de cet homme a dit à Amnesty International qu’il a été touché par une balle tirée depuis l’Assemblée Nationale, alors qu’il se trouvait entre la zone des ablutions et la salle de prière. Il est tombé dans la cour de la mosquée et est mort des suites de ses blessures’’, peut-on-lire dans le rapport.

Les rumeurs concernant l’arrestation du dirigeant du M5-RFP, l’imam Mahmoud Dicko, ont conduit le 11 juillet à la mobilisation de manifestants et d’habitants du quartier de Badalabougou. Certains d’entre eux se sont dirigés vers la maison de Manassa Danioko, non loin de la résidence de l’imam Mahmoud Dicko, a déclaré Ousmane Diallo, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.

 « Des agents de sécurité et des policiers ont alors tiré à balles réelles sur les manifestants, tuant quatre personnes lors de cet épisode. Une enquête équitable et impartiale doit être ouverte de toute urgence sur ces morts, et les responsables doivent être déférés à la justice…. De nombreux témoins des coups de feu tirés sur des manifestant·e·s au Mali le mois dernier ont indiqué à Amnesty International avoir clairement identifié certains des auteurs de ces tirs comme étant des gardes du corps de Manassa Danioko, le président de la Cour constitutionnelle. » ‘’L’implication des (…)

Mahamane TOURE

Source: NOUVEL HORIZON