La mise à l’écart de la presse des travaux des concertations nationales offusque au plus haut point les responsables des faîtières des medias.

 

A l’appel de la Maison de la presse, de l’Association des éditeurs de la presse privée, de l’Association de la presse en ligne, de l’Union des radios et télévision libres du Mali, les professionnels des medias se sont rassemblés, le samedi dernier, à la maison de la presse de Bamako pour analyser la situation et indiquer la conduite à suivre.

Pour les responsables des faîtières, la presse n’a pas été considérée, d’abord, dans les accréditations et dans les travaux des concertations nationales qui se sont déroulés les 10, 11 et 12 septembre au CICB. La preuve, soutiennent-ils, parmi les priorités du pays soumises aux débats, nulle part la presse n’est citée. Une situation que les professionnels des medias affirment ne pas comprendre malgré leur rôle combien important dans l’édification de la démocratie.

«Lors des débats, on parlait du Mali sans la presse. Même si tu évoques le nom de la presse, personne ne te soutient dans la salle. Sur les 25 experts désignés, il y a eu aucun journaliste », rapporte Modibo Fofana, président de l’Association de la presse en ligne, participant aux travaux des 10 et 11 septembre.

« La démocratie est une table à quatre pieds : l’exécutif, le législatif, le judiciaire et la presse. Si vous enlevez un pied, elle est handicapé. Donc, on a ignoré la presse pendant les concertations nationales », explique Bandjougou Danté, président de l’Urtel, qui poursuit. « Nous souhaitons avoir un espace qui favorise des medias capables de porter un message pour sauver le pays. Ce que nous voyons ne fait pas cela. Nous voyons des gens développés leurs propres intérêts ».

La question de rendre la presse malienne professionnelle capable d’être le premier relais d’information au niveau national n’est sortie nulle part dans les thématiques, regrettent les conférenciers. En 1991, rappelle le président de la maison de la presse, Dramane Aliou Koné, les concertations nationales avaient décidé d’annexer l’aide à la presse au budget national. Depuis lors, cette décision a été ignorée par les responsables des partis politiques.

« On a eu 6 cartes toute corporation confondue pour participer à la concertation nationale. Et 40 à  certain regroupement qui ne joue pas le rôle que nous jouons », a-t-il indiqué pour montrer à quel point la presse n’a pas été considérée dans cette affaire.

« La carte de presse nationale a été ignorée. On a vu d’autre media non professionnel invité. Nos journalistes ont été brutalisés. On n’a pas été considéré. On a eu de mépris pour nous », se lamente Bandjougou Danté. C’est quoi le projet ? S’interroge-t-il.

Pour les responsables des faitières, le CNSP est sur le banc des accusés. Il doit rectifier cette donne dans l’intérêt du pays.

Ousmne Morba                      

Source : L’Observatoire