Lors d’un meeting tenu hier, 26 février 2017 au Palais de la Culture Amadou Hampâté Ba, le Président du Haut Conseil Islamique, Mahmoud Dicko, a défié le Ministre de la Justice, Mamadou Ismaël Konaté, en le traitant de malhonnête.

 

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En présence des honorables députés, des chefs de partis politiques, des imams des mosquées de Bamako et plusieurs autres leaders religieux, le meeting a porté sur les conflits intercommunautaires et la loi interdisant l’excision dans notre pays. Ainsi dans son exposé sur le danger des conflits intercommunautaires, Therno Thiam, Vice-président au Haut Conseil Islamique, a précisé que depuis le temps de nos arrières parents, les éleveurs et les agriculteurs ont toujours cohabité. « Les conflits se réglaient sans violence. L’éleveur reconnaissait son tort. Et si l’agriculteur ne renonçait pas aux dégâts causés par les troupeaux, l’éleveur était tenu de les payer et le problème était enterré », a-t-il rappelé.
Cependant, Therno Thiam souligne que les confrontations auxquelles l’on assiste aujourd’hui sont dues à la mauvaise décision judiciaire rendue. C’est ainsi qu’il a demandé aux juges d’être impartiaux et de juger conformément à la loi chaque fois qu’un tel problème oppose un agriculteur à un éleveur.
Prenant la parole, Mahmoud Dicko, Président du Haut Conseil Islamique, a d’abord fait une mise en garde, sans autant préciser de qui il s’agit. « Ceux qu’ils veulent piétiner nos valeurs religieuses nous trouveront sur leur chemin. Il faut dire à ces cafres que nous, leaders religieux, nous sommes prêts à défendre nos valeurs », a-t-il déclaré.
S’agissant de la loi contre l’excision, Mahmoud Dicko a souligné que cela ne date pas d’aujourd’hui, mais il n’est pas question qu’elle soit appliquée dans notre pays. « Lorsque le Ministre de la Justice a déclaré qu’il y aura une loi interdisant l’excision dans notre pays d’ici le 31 décembre prochain, j’ai moi-même fait une déclaration. Quand il a su que nous étions au sérieux, il est parti rencontrer le groupement des leaders spirituels où il a apporté un démenti. Vous voyez comment c’est malhonnête. En faisant cela, le ministre de la justice a essayé de nous diviser, mais il ne pourra pas du tout », a-t-il souligné.
Le HCI veut s’impliquer dans le règlement des conflits au centre du pays
Après avoir déclaré que toutes les tentatives ont été mises en place par des cafres et leurs complices afin de diviser le Mali en lui imposant une guerre d’ethnies, le Président du Haut Conseil Islamique a appelé la population à la retenue.
Parlant de la gestion des affaires publiques par le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, Mahmoud Dicko a rassuré : « S’il y a trop de laisser-aller, le Président IBK est la seule personne à être interpellée. Nous lui faisons confiance, mais il lui faut toujours des hommes de confiance. Si on me demande de choisir cent fois un homme politique au Mali, je le choisirai cent fois. Parce que c’est un homme de parole. Mais cette confiance ne nous empêche pas de lui dire la vérité chaque fois cela est nécessaire ».
A la fin de cette rencontre, les organisateurs du meeting ont recommandé aux autorités nationales la mise en place d’une mission composée du Haut Conseil Islamique et des forces de l’ordre pour aller échanger avec les communautés dans le delta central du Niger.
Ousmane Ballo
Source: Le challenger