Créé en 2018, pour manifester la responsabilité de l’Etat envers les enfants orphelins, abandonnés, sans substitut parental,  l’Office national des pupilles en République du Mali (Onapuma) fait aujourd’hui le bonheur de 300 enfants bénéficiant du statut de pupilles de la nation et de pupilles de l’Etat dans notre pays.

 

La question de la prise en charge des orphelins s’est posée au Mali dès son indépendance. Depuis le début des années 1990, elle est devenue une problématique majeure au regard des crises sécuritaires cycliques. La crise sécuritaire récurrente dans notre pays a causé la mort, la disparition ou l’incapacité physique et mentale des personnels des forces armées et de sécurité et autres corps paramilitaires, des fonctionnaires et autres agents de l’Etat dans l’exécution de mission de service commandé ou de service public. La situation des enfants de ces derniers est rendue difficile dans un contexte de pauvreté, leurs tuteurs ne parviennent pas souvent à supporter seuls les charges d’entretien, d’éducation, de santé, etc.

C’est pour résoudre ce problème que l’Etat malien a, par la loi N°2016-058 du 27 décembre 2016, institué la qualité de pupilles en République du Mali, et créé par la loi N°2018- 011 du 12 février 2018, l’Office national des pupilles en République du Mali (Onapuma), placé sous la tutelle du ministère de la Santé et des Affaires sociales.

«La création de l’Onapuma est la manifestation de la responsabilité de l’Etat envers les enfants orphelins, abandonnés, sans soutien, sans substitut parental capable d’assurer leur prise en charge. Cette équité sociale s’étend aussi en faveur des enfants dont les parents sont malades mentaux ou condamnés à de lourdes peines privatives de libertés. Notre mission est de répertorier les enfants éligibles et de leur garantir les droits que confère le statut de pupille», déclare Mme Koné Sissi Dakouo, directrice générale de l’Onapuma.

Au Mali, deux catégories d’enfants sont concernés par le statut de pupille : les pupilles de la nation qui sont des enfants orphelins de parents fonctionnaires civils ou militaires morts en service ou lors de catastrophes naturelles reconnues par l’Etat et sans substitut parental ; les pupilles de l’Etat sont des enfants abandonnés sans substitut parental, nés de parents souffrant de maladie mentale ou condamnés à de lourdes peines de prison. Actuellement, l’Office national des pupilles en République du Mali (Onapuma) prend en charge 300 pupilles  dont 265 de la Nation et 35 de l’Etat repartis sur le territoire national comme suit : Ségou 18, Koulikoro 8, Mopti 3, Gao 2, Sikasso 6. Les 263 restants sont répartis entre Bamako et Kati.

Les droits accordés aux pupilles par la loi

L’Office national des pupilles en République du Mali constitue un espoir pour les 300 enfants qu’il prend en charge, car le statut de pupille confère à l’enfant bénéficiaire la protection, le soutien moral et matériel de l’Onapuma pour la pleine jouissance de ses droits, sans préjudice des droits auxquels il peut prétendre en vertu des dispositions en vigueur sur les régimes de pensions.

Selon la directrice générale de l’Onapuma, les 300 pupilles  ont bénéficient  tous, aujourd’hui, du droit à : l’adoption ; la prise en charge des frais de scolarité du fondamental, secondaire, d’apprentissage et de formation ; l’octroi d’une bourse entière de l’enseignement supérieur ; la prise en charge des frais d’actes médicaux et de soins à travers le régime d’assistance médicale, l’assurance maladie obligatoire (AMO) ; au placement le cas échéant en institution spécialisée.

«Les actions de soutien exercées en faveur des pupilles ont pour objectif de leur assurer au minimum ce que le parent blessé ou décédé aurait pu leur apporter notamment en écoute, conseils et entretien. Pour les pupilles qui sont dans des familles de tuteurs démunies, nous accordons des subventions à ces familles pour l’entretien des pupilles. Nous avons des équipes qui se déplacent régulièrement dans les familles. Nous disposons d’une base de données contenant toutes les informations sur chaque pupille. La bancarisation des pupilles est en cours et le versement des allocations. Bientôt les pupilles recevront leur carte d’identification», ajoute-t-elle.

Au mois d’août dernier, des cours de rattrapage ont été organisés pour les pupilles dont le niveau était jugé faible, des kits scolaires et d’hygiène ont été remis à tous les pupilles. L’Office national des pupilles en République du Mali a également eu des rencontres d’information avec les académies d’enseignement des rives droite et gauche de Bamako et de Kati ; toutes les directions de l’éducation nationale (préscolaire, fondamental, secondaire supérieur et professionnel).

Abdrahamane Diamouténé

 Le Débat