Dans le cadre de l’accomplissement de sa mission régalienne de société civile, le porte-parole du Collectif pour la Défense de la République (CDR), Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath a voulu se prononcer sur l’un des sujets phares qui prédominent le pays actuellement. Il s’agit de la question de la motion de censure que des élus de la nation comptent déposer ce matin contre le gouvernement de  Soumeylou Boubèye Maiga. Occasion également saisie par Ras Bath  d’expliquer cette procédure après avoir fait un bref rappel des évènements de la marche du 5 avril.

 

Si la mission de la société civile est de veiller sur le bon  fonctionnement des services publics, le mode de gouvernance de l’État passant par tous les intérêts du peuple de la nation, des sujets pareils ne doivent aucunement passer inaperçus sans que la société civile ne s’y prononce. L’intervention du porte-parole du CDR s’inscrit dans ce cadre. Suite aux évènements récents du pays, Ras Bath rapporte que le député de Kita, Mohamed Tounkara, « est sorti pour dire que la gouvernance de SBM ne leur plait pas et qu’ils ont même demandé en tant que RPM au président IBK de le faire partir en vain. Nous qui sommes députés, dit Tounkara, si IBK refuse de faire partir Boubèye, nous allons  nous-mêmes le faire ».  Partant de là, le porte-parole du CDR rappelle : « Comme je le disais à la radio peace FM, même si je n’ai pas été d’accord par le passé avec le député Tounkara compte tenu de ce qu’il faisait, cela ne doit aucunement m’empêcher de le soutenir lorsqu’il dit la vérité ».

Selon les propos du député Tounkara, confirmés par Bath, « des sommes colossales sont en train de circuler à l’Assemblée nationale du Mali pour empêcher les députés à ne pas voter la motion de censure contre le Premier ministre Boubèye. 50 millions F CFA auraient  été envoyés à l’honorable Diarrassouba pour le supplier de créer une scission entre les députés afin que cette motion de censure n’aboutisse pas ». Selon Bath, l’honorable Diarrassouba a non seulement refusé de prendre les 50 millions, mais dit qu’il n’encourage aucun député à se retirer du vote de la présente  motion de censure. Sur cet acte, ajoute le porte-parole, le député Diarrassouba a fait preuve d’honnêteté, de sens de responsabilité et de courage. Le peuple est le grand bénéficiaire de cette position héroïque, républicaine et démocratique, indique-t-il. Peu importe la raison, argue-t-il, la majorité comme l’opposition se plaint de cette gouvernance et réclame le départ du gouvernement. «  Nous qui sommes de la société civile, disons aussi que Boubèye s’en aille ». « À court terme, nous sommes tous unanimes que la mauvaise gouvernance actuelle est due à la politique du chef du gouvernement. C’est ce qui nous oblige à s’unir dans cette alliance circonstancielle à court terme », évoque l’animateur du grand dossier. Puis de poursuivre : « Quand ce gouvernement part, celui qui va le remplacer sera une autre étape », mais pour l’instant, c’est le départ de l’actuel PM qui est le sujet à l’ordre du jour.

Après avoir rappelé que le secrétariat  général de l’Assemblée nationale a refusé de recevoir la motion de censure que les députés tentaient de déposer, Mohamed Youssouf Bathily étaye que deux motions de censure risquent d’être déposées contre SBM suite à la réunion du bureau du parti présidentiel (RPM) à l’issue de laquelle il a  également été décidé de déposer une autre différente de la première. « Le bureau politique du RPM a ordonné tous ses députés à voter une motion de censure contre Soumeylou. Je n’ai pas dit que ça n’a pas été fait, mais c’est ma première fois de voir au Mali. La majorité menace, mais de passer de la menace à l’acte est la première fois ».

Expliquant la procédure, Bath fait recours à des règles juridiques qui stipulent que lorsque les députés estiment que le mode de gouvernance du gouvernement n’est pas bon, ils peuvent le faire partir via cette motion de censure. Pour cela, rappelle-t-il, « il faut les 2/3 des députés de l’Assemblée ». Suivant le porte-parole, le CDR soutient cette motion de censure pour raison « que nous sommes des démocrates et républicains, donc nous sommes contre le coup d’État », « Démocratiquement, les règles prévoient l’organisation des élections pour faire élire des gens comme le président de la République, le maire, le président de l’Assemblée nationale qui doivent aussi être succédés soit par une autre élection(lorsque le mandat prend fin), soit en cas de démission, de vacance du pouvoir…Même s’il est constitutionnellement reconnu au président de la République de nommer son Premier ministre qui est aussi apte à mettre fin à sa fonction, cela ne veut pas dire que le PM  doit être forcément imposé au peuple même s’il n’est pas  bon.»

Comme en témoigné par Bath, bien vrai  que IBK a menacé les députés de dissoudre l’Assemblée en cas de motion de censure contre Boubèye, ils ont voulu accepter cela en adhérant au vote de la présente motion pour libérer le pays de ce gouvernement dont l’honorable Diarrassouba estimait « que sa taille et sa compétence ne peuvent pas nous conduire au référendum ».

Pour Ras Bath, faire partir le PM par ce chemin  serait légal, constitutionnel et démocratique », dit-il puis de dire : « Nous voulons qu’il parte sans autre problème. La motion de censure est le moyen de faire partir Boubèye dans légalité sans effusion et chaos. C’est pourquoi nous soutenons cette motion qui est une décision de principe ».

Aux dires  de Bath, l’histoire retiendra le nom des députés qui vont refuser de voter cette motion de censure en acceptant d’aider ce gouvernement à détruire ce pays pour leur propre intérêt. Pour Ras-Bath, soutenir cette motion de censure, c’est être logique avec sa demande qui est légitime. Le faire, c’est également être républicain et démocrate. « Tous les députés qui auront accepté de voter la motion de censure au risque de perdre leurs privilèges pour le départ du gouvernement incompétent, médiocre, catastrophique et calamiteux seront entrés dans l’histoire comme des héros ». Il termine en appelant tous les CDR de l’intérieur comme de l’extérieur à encourager les députés pour le vote de cette motion de censure.

Mamadou Diarra

Le Pays