Certes, l’Histoire nous enseigne cette double vérité. Premièrement, la pensée politique n’est jamais une affaire immuable. Deuxièmement, la scène politique est rarement le lieu des doux sentiments.


Partout et tout le temps, l’échiquier politique des nations s’est fait de renversements d’équilibre imprévus, de jeux d’alliance inattendus, de retournements d’idéologie insoupçonnés. Ainsi, les adversaires acharnés de naguère peuvent devenir les solides alliés de maintenant; les rivaux de la veille parviennent à être les associés du lendemain.
Malgré tout, il est un comportement politique qui appelle immanquablement le blâme et la condamnation sur ses auteurs. C’est lorsque la Vertu se déshabille pour revêtir les costumes du Vice, et lorsque les défenseurs courageux de la justice sociale se transforment en prédateurs tenaces du bien public.
Vertu envolée et courage évanoui, telle est l’attitude devenue condamnable du RPM de l’international socialiste.
Vice affirmé et prédation assumée, tel est le visage ô combien blâmable affiché par ce régime qui s’est défiguré à mi-chemin de la démocratie malienne.
Finis donc les idéaux de justice et de solidarité. Finis les principes qui plaçaient le peuple au-dessus de toute autre considération. Désormais, pour les caciques de l’international socialiste, une seule logique importe : garder coûte que coûte leurs mains enfoncées dans les greniers à privilèges de la république. Hollande n’a même pas été capable de se représenter en France
Ayant tôt sacrifié leurs convictions sur l’autel de l’arrivisme et de la gloutonnerie, les leaders de la socio démocratie ont su (exploit peu enviable) passer de meneurs à suiveurs, de locomotives à arrière-train, de mentors à sous-fifres, et de souverains vassaux. Ce suivisme de la loi du tout marché les conduit évidemment à cesser de vivre leur propre vie, et à accepter toutes sortes de compromission pour être dans les bonnes grâces des régimes capitalistes outranciers. S’étant eux-mêmes réduits au rôle de supplétifs inconditionnels du capitalisme et de n’importe quel lobby, ils ont banni de leur univers l’idée même de progressiste. En faisant cela, ils sont devenus les grands violateurs de ce qui fait l’âme de l’exercice démocratique c’est-à-dire la contradiction et l’alternance politiques.
En cette vingt-septième année de notre démocratie, le constat est peu glorieux des gens qui se prétendent être de cet international de bluff. Prêts à démontrer l’indémontrable, et disposés à justifier l’injustifiable pour avoir des canapés auprès du Souverain impérialiste. Après tout, l’Histoire nous rappelle également qu’en politique, « Le ridicule ne tue pas.»
Le Poing

Ousmane Mohamed