Les tueries des 10, 11 et 12 juillet qui ont émaillé les manifestations du M5 sont devenues comme une sorte de patate chaude. Aucune autorité ne voudrait porter le chapeau surtout que le bilan, même imprécis, est lourd dans la mesure où le chiffre qui revient le plus souvent est 23 morts et plus de 150 blessés. Pour faire la lumière, la Justice a été saisie. Mais au lieu de donner le dossier au pôle anti-terroriste, il a été remis au procureur du pôle économique Mamadou Kassogué. Sur les antennes de l’ORTM, il expliquait quelque peu gêné que les enquêtes vont démarrer par l’audition des blessés et des témoins, ainsi qu’avec l’expertise balistique. Mais de l’avis de certains juristes, il aurait fallu donner le dossier au Pôle judiciaire spécialisé dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité. Faut-il rappeler que  lors des tueries, il a été dit que la FORSAT a été appelée pour mater les manifestants, ce qui aurait occasionné le nombre élevé de morts. Les organisateurs du M5 ont promis de saisir la CPI. Quant à Amnesty international, il a produit un rapport pour le moins accablant pour le pays, détaillant par le menu les scènes de violences.

 

Dans le milieu de la Justice, on soulève une autre question : qu’en est-il des enquêtes administratives ? Pour eux, c’est la première procédure à mener quand on veut situer les responsabilités. Dès lors que la chaîne de commandement est connue, il est facile d’interroger tous ceux qui étaient sur le terrain, de savoir qui a donné des instructions pour que la FORSAT intervienne dans une opération de maintien d’ordre et d’identifier ceux qui ont fait usage de leurs armes.

Tueries des 10, 11 et 12 juillet (2) :

Bamou Touré démissionne de la Primature

Une semaine à peine après les tueries consécutives aux manifestations du M5, la Primature enregistrait sa première démission. Et on peut dire qu’elle est retentissante celle-là parce que venant du Conseil Spécial Bamou Touré. Dans sa lettre datée du 17 juillet, il a rappelé que la manifestation du M5 a enregistré de nombreux morts et des dégâts matériels importants. Bamou Touré rappelle également que face au nombre élevé des morts, 23, et des dégâts importants, le Premier ministre avait instruit qu’on lui fasse toute la lumière sur l’utilisation de la FORSAT. « Par solidarité avec les victimes de la répression sanglante de juillet 2020 et au-delà, je suis au regret de vous présenter ma démission » écrit-il dans sa lettre adressée au Premier ministre.

Cour constitutionnelle :

Des désistements sur la liste de l’AN

Les nouveaux membres de la Cour constitutionnelle ont prêté serment lundi dernier. Mais selon nos informations, la désignation de ceux qui devaient siéger au niveau de la Cour ne fut pas un exercice facile pour certaines institutions, en l’occurrence pour l’Assemblée nationale. En proie à la contestation qui frappe les députés « mal élus », le président de l’Assemblée nationale voyait sa prérogative de désignation dévolue au bureau qui devait choisir sur une liste émanant de la Société civile. Il semble que le bureau de l’Assemblée nationale n’a eu à statuer que sur 4 dossiers. En effet, parmi les personnes choisies par la Société civile, deux auraient décliné l’offre au motif qu’elles n’ont rien demandé. Comme dirait Me Tall, « ils ne sont ni demandeurs, ni preneurs ».

Gouvernement d’Union Nationale : 

Le RPM revendique la Primature

Le samedi 25 juillet 2020, une délégation du RPM a rencontré le président de la République pour échanger et analyser avec lui la crise que le pays traverse. A l’issue de cette rencontre, le Bureau politique du RPM a pris certaines décisions importantes.  La première décision est que le RPM réclame son statut de parti majoritaire et revendique le poste de premier ministre pour la formation du futur gouvernement d’union nationale. La deuxième décision est que le RPM s’oppose à toute dissolution de l’Assemblée nationale. Réitérant son soutien à IBK, le RPM s’engage à mettre en œuvre toutes les offres d’IBK ainsi que les recommandations de la CEDEAO. Troisièmement, le RPM s’engage à garantir à IBK la stabilité des institutions et l’apaisement du climat politique et social.

Rassemblées par la Rédaction

Nouvelle République