Notre pays serait-il dans cette même situation si les Français n’avaient pas laissé Kidal aux mains des séparatistes du MNLA ? Beaucoup de commentateurs tentent aujourd’hui de refaire l’histoire en critiquant l’action de Paris. Sans vouloir se faire l’avocat du diable, peut-être serait-il juste de rappeler quelques faits historiques et de re-contextualiser les événements qui se sont déroulés en 2013.

 

Souvenons-nous d’abord que la présidence française a répondu dans l’instant à l’appel désespéré de nos autorités, qui voyaient les colonnes de pick-up des djihadistes venus du Nord se rapprocher dangereusement de Bamako. Avant de répondre favorablement au Président Traoré, M. Hollande a toutefois pris soin d’obtenir un mandat des Nations Unies, afin de rendre légale l’action des militaires français. Ainsi, sans l’intervention de la communauté internationale, et en première ligne celle de la France, Bamako aurait été submergée et l’Etat malien et son armée risquaient d’être balayés.

Alors pourquoi autant d’hostilités ? Paris et les Nations Unies ont probablement commis l’erreur de penser que la réconciliation politique entre le Nord et le Sud serait aisée… On reproche surtout à la France d’avoir empêché les FAMa de pénétrer le bastion des Ifoghas, estimant que leur action aurait évité l’enlisement militaire actuel. Or, si la présidence française est venue défendre la démocratie malienne, elle refusait d’être la complice d’un massacre annoncé. En effet, peut-on croire que les FAMa, battus la veille, seraient entrés dans la ville sans vouloir se venger de la population kidaloise ? Car il s’agit bien de cela, les vaincus devenus vainqueurs n’allaient pas faire de quartier. Plutôt que d’accabler les Français de reproches, saluons leur volonté d’apaiser, même si c’est parfois avec maladresse. Ce n’est tout de même pas Barkhane que l’on peut accuser d’entretenir les luttes intestines, entre communautés, qui rongent notre pays et le désunissent.

Près de 7 ans plus tard, nous avons échappé au pire. Continuons le combat contre le djihadisme et écoutons le président IBK qui nous appelle, peuple malien, à ne pas « mordre la main » des pays qui nous viennent en aide.

Idrissa Khalou

SourceMalijet