Le pool d’observation citoyenne du Mali (POCIM), une plateforme électorale de la société civile malienne, mis en place par l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali (OBSERVATOIRE), le Groupe Pivot/ Droit et Citoyenneté de Femme (GP/DCF), le Conseil National de la Jeunesse du Mali (CNJ) et les Volontaires pour le Mali (VPM), entend déployer plus de 2000 Observateurs dont 84 à long terme (OLT) et 1 980 observateurs à court terme (OCT), pour observer les élections Présidentielle et Législatives de 2018 au Mali.

Le lancement officiel des activités de cette plateforme électorale, couplé à la formation des agents, a eu lieu hier lundi 9 juillet 2018 à l’hôtel Radisson Blue de Bamako. Cette cérémonie, présidée le 5ème vice-président de la CENI, Amary TRAORE, s’est déroulée en présence du chef de Mission du POCIM, Ibrahim SANGHO, non moins président de l’Observatoire, de la représentante Groupe Pivot/ Droit et Citoyenneté de Femme (GP/DCF), Nana CISSAKO, du président du Conseil national la jeunesse(CNJ), Souleymane Satigui SIDIBE, du représentant de la fondation Tuwindi, etc.
Le chef de Mission, Ibrahim SANGHO, a souligné que le POCIM s’inspire d’expériences récentes, menées notamment au Sénégal, en Sierra Léone, au Mali, en Côte d’Ivoire et au Bénin. Il permet, dit-il, une coordination et une synergie d’intervention de la société civile, dans le cadre du processus électoral. Le POCIM se veut une plate-forme d’informations et de partage entre des organisations de la société civile travaillant sur les élections et constitue un observatoire permanent de suivi.
A en croire M. SANGHO, la période électorale qui s’ouvre dans notre pays apparait comme une étape importante dans la consolidation de la démocratie et l’instauration d’une paix durable. De son avis, un contexte pareil est susceptible de nombreux amalgames et de tensions diverses, propres à ébranler la fragile résilience du pays. C’est pourquoi, a-t-il fait savoir, la société civile nationale doit mobiliser afin de jouer son rôle de veille, d’éveil et d’arbitrage. C’est dans ce cadre que le Pool d’observation citoyenne du Mali (POCIM) a été mis en place.
Il jouit de l’accompagnement technique de l’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique(EIS) dans le cadre de son «Projet de renforcement du rôle de la société civile dans la promotion de la paix, la cohésion sociale et le processus électoral en République du Mali », financé par l’Union Européenne à travers le contrat de subvention N° ICSP/2018/397421.
Pour observer les élections présidentielles et législatives de 2018 au Mali, le POCIM entend déployer 84 Observateurs à Long Terme (OLT) et 1 980 Observateurs à Court Terme (OCT). Soit un total de 2064 agents.
Pour la présidentielle du 29 juillet, le POCIM mettra en place trois chambres dont les responsabilités et les rôles sont différents mais intégrés dans un dispositif d’alerte, d’analyse et de réponse au monitoring du processus électoral. Il s’agit de la chambre de décisions (leaders de la société civile), de la chambre intermédiaire (analystes politique, genre, handicap, électoral et juridique) et de la chambre technique (la Fondation Tuwindi).
Grâce à cette plate-forme, a expliqué M. SANGHO, la société civile malienne a un accès sans précédent aux données en temps réel sur les aspects importants du déroulement des opérations du vote, y compris l’ouverture des bureaux de vote, les opérations de vote, la taux de participation, l’heure de clôture, le dépouillement, les violences, les achats de conscience, les arrêts de votes; les intimidations, et, enfin, les opinions globales des observateurs dans les bureaux de vote.
Les messages envoyés par SMS à partir des observateurs électoraux formés à travers le pays seront déchiffrés, vérifiés et cartographiés en temps réel à l’aide de la technologie développée par la Fondation TUWINDI.
Ce qui permet de faire des interventions immédiates, pour régler les dysfonctionnements en lien avec les organes de gestion et de suivi des élections. Les données sont également publiées sur la plateforme : www.ankawote.com.
De son côté, le représentant de la CENI, Amary TRAORE, a s’insisté l’importance des observateurs nationaux pour le processus électoral. Selon lui, la plus part des organisations internationales, notamment la francophonie,ont tendance à prendre l’option des observateurs nationaux qui sont, plus faciles à être déployé du point de vue économique et d’accessibilités aux différentes localités.

Par Abdoulaye OUATTARA

Info-matin