Le gouvernement, à travers le ministère de l’Élevage et de la pêche a parrainé, hier lundi le lancement, à Bamako, d’une vente promotionnelle destinée à réguler le marché de bovins à la veille de la fête de Ramadan.

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L’opération, Ramadan 2017, qui porte sur 900 têtes dont 554 sont déjà sur place, est une initiative de la Direction nationale des productions et industries animales (DNPIA) en collaboration avec les sociétés coopératives pastorales.

L’opération Ramadan 2017 a été lancée, hier, au stade municipal de la commune IV du district de Bamako à Lafiabougou, communément appelé le terrain « Chaba ».
La cérémonie était présidée par le ministre de l’Élevage et de la pêche, Mme LY Taher DRAVÉ, en présence des autorités communales et de nombreux responsables des services de l’élevage.
Les initiateurs de l’opération sont partis du constat que les marchés de Bamako se prêtent chaque année à une spéculation effrénée qui gonfle les prix des moutons en les rendant presque inaccessibles aux bourses moyennes. Aussi, à l’approche de chaque fête musulmane (Ramadan et Tabaski), l’acquisition d’un bovin ou d’un mouton devient-elle un souci majeur pour nombre de Bamakois. Et malgré la disponibilité, la qualité n’est pas toujours au rendez-vous.
Pour remédier à cette situation, il y a environ 8 ans, à l’occasion de la fête de Tabaski 2009, le Programme de développement durable de l’élevage dans le sahel occidental (PADESO), en collaboration avec les sociétés coopératives pastorales qui gèrent les périmètres pastoraux, a initié une expérience de vente promotionnelle de moutons de qualité, de différents choix, à la portée de toutes les bourses sur l’annexe du terrain Chaba à Lafiabougou, en commune IV du de Bamako. Cette opération inédite, qualifiée de test, a atteint les objectifs à elle assignés, notamment l’accès au marché des pasteurs en vue d’une inversion des mentalités en faveur d’un système d’élevage où l’économie prime sur le prestige ; une amélioration des revenus tirés de leurs activités séculaires ; la mise sur le marché des produits de qualité à des prix raisonnables ; l’atténuation de la frénésie des prix sur les marchés traditionnels à l’occasion des fêtes religieuses malgré l’abondance de l’offre.
En tout cas, cette première opération a eu un engouement certain pour les pasteurs qui n’ont pas hésité, chaque année, à augmenter la quantité des bêtes à mettre sur le marché et à multiplier les points de vente à travers le District.
Depuis cette expérience réussie, les sociétés coopératives pastorales de la zone encadrée par le PADESO avaient pris l’engagement de procéder à la vente d’animaux à l’occasion de chaque événement religieux important où le marché est fortement demandeur.
L’opération Ramadan 2017 intitulée « Vente promotionnelle de Bovins » s’inscrit dans cette option qui vise, selon le ministre de l’Élevage et de la pêche, à améliorer les conditions de vie et les revenus des agro éleveurs par la promotion et le développement durable des filières de production animales.
Huitième du genre, cette édition est organisée dans le District de Bamako avec 900 têtes sur lesquelles 554 sont déjà sur le marché.
Par ailleurs, l’opération de cette année connait une innovation. Puisqu’en dehors de la capitale, l’événement est organisé aussi à Mopti où il est prévu environ 200 bovins qui vont approvisionner le marché.
En tout cas, pour cette édition, la vente se portera sur près de 10 000 têtes reparties en 3 choix.
La première catégorie de bovins, marquée au vert, sera vendue dans une fourchette comprise entre 250 000 et 300 000 FCFA.
Le prix du deuxième choix, frappé de la couleur jaune, s’échelonnera entre 200 000 et 250 000 FCFA.
La troisième catégorie de bêtes, marquée au rouge, est proposée entre 150 000 et 200 000 FCFA.
L’aire de vente est en conséquence compartimentée pour mieux orienter les clients.
En tout état de cause, ces animaux mis à la disposition de la population du district de Bamako ne constituent qu’un premier lot correspondant aux premiers arrivages, un second arrivage étant attendu dans les jours à venir.
Pour Mme LY Taher DRAVÉ, il s’agit réellement d’une activité gagnant-gagnant, en mentionnant d’abord l’apport positif pour les agroéleveurs de la zone d’intervention du Programme d’appui au développement de l’élevage au Sahel occidental.
La ministre de tutelle s’est dit satisfaite de constater que, d’année en année, les éleveurs s’orientent vers un élevage productif, en mettant en œuvre des actions qui s’inscrivent parfaitement dans la nouvelle vision de son département. Une occasion pour le N° 1 du ministère de l’Élevage d’exhorter les éleveurs à suivre les itinéraires techniques de l’encadrement pour un élevage plus rationnel et plus performant.
Pour sa part, le représentant des agroéleveurs a remercié le département tutelle pour avoir pris des dispositions pratiques visant à minimiser certaines difficultés sur le terrain au nombre desquelles : la disponibilité de l’eau et pour les éleveurs et pour les animaux ; la problématique de l’insécurité sur le site de la vente ; ou encore le problème de nourriture pour les bêtes.
Cependant, il a profité de l’occasion pour soumettre à la ministre quelques doléances qui portent sur la formation les sociétés coopératives pastorales ; l’appui en moyens matériels et financiers et surtout leur souhait de bénéficier de la subvention sur l’aliment bétail.

Par Mohamed D. DIAWARA

 

Source: info-matin