L’une des priorités de la Transition, c’est l’organisation des élections libres, crédibles, transparentes et acceptées par tous. Pour gagner ce pari, le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a lancé depuis mardi dernier une opération spéciale d’enrôlement et de retrait des fiches descriptives individuelles dans les centres principaux d’état-civil du District de Bamako au profit des jeunes âgés de 15 ans et plus. Et ce, afin de pouvoir mettre les listes électorales à jour.

 

Hier, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga a effectué une visite dans les mairies des Commune III et I pour constater le fonctionnement de cette opération qui prend fin le 31 décembre prochain. Il s’agissait également pour lui de s’enquérir de l’état de fonctionnement de ces municipalités dans ce contexte de grève illimitée des travailleurs de l’Administration territoriale, déclenchée depuis le 9 novembre dernier.

Malgré l’arrêt de travail de certains employés, le visiteur du jour a pu constater, de visu, l’effectivité du service dans ces centres. Tous les agents étaient «pratiquement» en poste. «C’est le service minimum ?», a-t-on demandé. «Non, c’est le service même», a répliqué un agent de la mairie de la Commune III, qui remettait les actes d’état civil aux usagers. Le passage de la délégation ministérielle a coïncidé avec la célébration d’un mariage dans cette municipalité. Ici, comme à la mairie de la Commune I, l’opération d’enrôlement spéciale se passait également sans accrocs. L’ambiance y était bon enfant en cette matinée de jeudi autour de cette initiative.

«Aujourd’hui, nous avons arrêté la liste à 110 personnes. Mais cette liste peut évoluer d’ici la fin de la journée», a expliqué un agent chargé de l’opération d’enrôlement à la mairie de la Commue I. Au niveau de l’autre municipalité, «45 enrôlements ont été faits mercredi dernier». Pour briser la chaîne de contamination à la Covid-19 dont le nombre de cas positifs est à la hausse ces derniers temps dans notre pays, le port de masque était obligatoire dans ces lieux. Le respect de cette mesure a été apprécié par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation qui a profité de l’occasion pour encourager la pratique.

«Je me réjouis de constater qu’il n’y a pas de rupture du service public au profit des citoyens. L’enrôlement et l’état civil fonctionnent à merveille. Il y a un vif engouement pour cette opération d’enrôlement spéciale». La satisfaction du ministre était au comble aux termes de cette visite. «Dans les prochains jours, nous avons l’intention de l’étendre aux autres régions du Mali et à l’extérieur pour prendre en compte les Maliens de l’extérieur», a-t-il annoncé.

Actualité oblige : le patron de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a demandé de faire la distinction entre, d’une part, les fonctionnaires des collectivités territoriales et le personnel des Agences de développement régional (ADR) qui ont le droit de faire grève tout en respectant l’obligation d’offrir un service minimum aux populations. Et d’autre part, certains membres du corps préfectoral qui sont légalement interdits de grève. Abdoulaye Maïga n’a pas manqué de saluer le professionnalisme de ceux qui, tout en ayant des revendications, restent dans le cadre de la loi. Il a, cependant, invité les grévistes à venir autour de la table de négociation. «Nous restons toujours ouverts au dialogue», a-t-il assuré.

Bembablin DOUMBIA

Source : L’ESSOR