Chut ! Les pèlerins souffrent… le ministre Thierno se sucre !

– Des places destinées aux invités d’IBK vendues…

– Une agence de communication transporte les pèlerins maliens!

– disparition mystérieuse de l’argent de l’achat de moutons des pèlerins…

L’organisation du hajj sur les lieux saints de l’islam en Arabie Saoudite est devenue un véritable business entre les mains du ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Amadou Hass Diallo et certains membres de la commission d’encadrement des pèlerins de la filière gouvernementale. Tous les moyens sont bons pour se remplir les poches et…tant pis pour les pauvres pèlerins. Des sources sous couvert de l’anonymat révèlent que près de la moitié des 400 places pour les invités d’IBK sont vendues à la Maison du Hajj et plus de 100 personnes invitées par IBK ne feront pas le Hajj cette année. Pire, le montant total réservé à l’achat de moutons de sacrifice pour les 2000 pèlerins de la filière gouvernementale, au titre des années 2015 et 2016, reste introuvable. Une véritable mafia gère le cinquième pilier de l’islam au Mali et personne ne pipe mot alors que nos frères et sœurs musulmans vivent un véritable calvaire à la Mecque ; notamment les personnes âgées. Pour ne rien arranger à la situation, les encadreurs ne sont pas à la hauteur. Notre dossier.

« Pour avoir le marché de transport des pèlerins maliens, j’ai déboursé plus de 400 millions de F FCA comme pots-de-vin…».

Hajj au Mali est devenu une véritable course effrénée vers l’enrichissement illicite. C’est le triste constat au Ministère des Affaires religieuses et du Culte. Dans ce département ministériel, une étrange affaire éclabousse le ministre Thierno H. Diallo. Si pour certains le Hajj est une occasion inouïe pour se purifier et se rapprocher de Dieu, tel n’est pas le cas pour le premier responsable en charge de l’organisation du pèlerinage au Mali.

De quoi s’agit-il ? 

Le pèlerinage à la Mecque est le cinquième pilier de l’islam. Pays majoritairement composé de musulmans, les Maliens accomplissent massivement ce rituel sur les lieux saints de Makkah et à Médine. C’est pour mieux organiser ce secteur et mieux réguler les questions religieuses et de croyances que le gouvernement malien a créé le ministère des Affaires religieuses et du Culte en 2012. Et, depuis l’avènement du régime IBK, c’est Thierno Amadou Hass Diallo qui occupe de façon inamovible ce département.

Pour les préparatifs du hajj, une commission nationale d’encadrement des pèlerins de la filière gouvernementale est mise en place chaque année pour la bonne organisation du pèlerinage. Les représentants des départements ministériels et des personnes-ressources et environs 100 encadreurs sont repartis entre les six sous-commissions créées à cet effet à savoir : sous commission administration finances et secrétariat ; hébergement sécurité et assainissement ; restauration ; transport ; santé assistance et secours ; sensibilisation communication et éducation religieuse. Le tout cordonné par le Délégué général au pèlerinage qui est désigné par le ministre en charge de cette question.

Malgré l’existence de tous ces maillages et sans compter les moyens matériels et financiers déployés par l’Etat, les pèlerins de la filière gouvernementale vivent un véritable calvaire une fois dans l’avion et cela jusqu’à leur retour au bercail. Les anciens pèlerins et ceux qui sont présentement sur les lieux peuvent témoigner des pratiques peu orthodoxes des encadreurs.

Le calvaire des pèlerins…

Selon nos sources, la première difficulté vient de la méconnaissance des missionnaires maliens (émissaires) sur l’Arabie Saoudite pour l’établissement des contrats d’hébergement, de la restauration et du transport des pèlerins… Une mission qui se déroule en l’absence des membres des sous-commissions en charge de ces questions. A titre d’exemple, les hôtels qui hébergent généralement les pèlerins gouvernementaux sont très loin des lieux saints à Médine et à Makkah, contrairement à nos voisins ivoiriens et sénégalais qui sont hébergés à quelques mètres des lieux du culte. La raison est toute simple, plus l’hôtel est loin des mosquées sacrées moins c’est cher. Donc, les contrats sont surfacturés et les dividendes empochées.

En plus de cela, le nombre réel de pèlerins de ladite filière n’est jamais connu à l’avance et souvent, même après le pèlerinage…. C’est le flou total. C’est pourquoi, à l’arrivée des pèlerins maliens à Médine déjà, c’est un véritable casse-tête pour les uns et les autres. Les pèlerins du 2è vol de la filière étatique, qui a atterri le vendredi 26 juillet 2019 à Médine, en savent quelque chose.

Des pèlerins déguisés en délégués…

A cela s’ajoute le choix des délégués ou guides pour s’occuper des pèlerins. Là également, c’est un flou artistique qui entoure la désignation des accompagnateurs. Selon les indiscrétions, au lieu de recruter des délégués sur des critères prédéfinis et les former pour les mettre au service exclusif de l’encadrement des clients, ces postes de bénévoles sont échangés contre espèces sonnantes et trébuchantes. En réalité, ce sont des candidats au pèlerinage qui paient moins cher que le prix normal. Certains parmi eux, badge de délégués religieux au cou, ne paieraient pas plus d’un million de nos francs. Ils sont également tenus de renoncer aux frais d’encadrement de 450.000 F CFA prévus pour les délégués comme argent de poche, précisent les mêmes sources. Donc pas d’encadrement pour les pèlerins et pour s’alimenter, il faut faire de la gymnastique à tous les niveaux, de Makkah à Médine en passant par Arafat et Mina. Pire, à la restauration, le régime est identique (pas de régime salé ou sucré) pour tout le monde et les repas sont servis tard dans la nuit. Ce ne sont pas les diabétiques ou les hypertendus qui diront le contraire. Aucun critère pour repartir les pelerins au niveau des hôtels. Des personnes handicapées ou âgées peuvent se retrouver au 5ème étage au lieu du rez-de- chaussée.

Autre détail très important, les délégués religieux doivent être des prêcheurs ou des théologiens ou prédicateurs, mais le gouvernement embarque des gents qui n’ont en réalité aucun niveau d’étude islamique qui ne sont pas en réalité habilités à encadrer les pèlerins. Une fois à la Mecque c’est, comme qui dirait « chacun pour soi, Dieu pour tous. » Car ces pèlerins déguisés en délégués ou guides ont d’autres chats à fouetter que d’accomplir leurs véritables missions.

Chut !!! Le business Man Thierno se sucre…

Au-delà de tout ce qu’on vient d’énoncer comme manquements à la bonne organisation du Hajj, après le départ de Soumeylou Boubeye Maiga de la Primature et du Secrétariat général de la Présidence de la République, le ministre Thierno détient le monopole sur ce business très lucratif (Gestion, transport, hébergement,) et se sucre sans se gêner. D’après nos informations un bras de fer très rude est engagé entre lui et le Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé. Ce dernier a voulu dessaisir le ministre Thierno du dossier de pèlerinage.

Une victime de Boubeye enfonce…

« Pour avoir le marché de transport des pèlerins maliens, j’ai déboursé plus de 400 millions de F FCA comme pots-de-vin ou de dessous de table en 2017 et grâce à Soumeylou Boubeye (secrétaire général à la présidence à l’époque des faits), j’ai eu le marché de transport de tous les pèlerins maliens. J’ai été enfoncé après l’exécution dudit marché. C’est pourquoi j’ai renoncé, en 2018, à ce marché. », nous confie le promoteur d’une agence de voyage.

Tous les moyens étant bons pour s’enrichir, y compris au nom de la religion, en l’absence de son mentor SBM, le ministre Diallo n’a pas hésité, cette année, à confier le transport des pèlerins à une agence de communication au lieu d’une agence de voyage agréée ou spécialisée dans le monde des transports aériens et fret. A en croire les indiscrétions, il s’agit de la l’agence de communication (GDA) appartenant à M. Yaya Diallo, frère cadet du ministre de la Culture, Ramatoulaye Diallo. Un jeune opérateur économique qui n’a aucune expérience dans le secteur. Mais à quel prix ? Et dans quelle condition a-t-il a obtenu ce marché juteux ? Nous attendons la réponse du ministre Thierno sur ce sujet.

Les invités d’IBK floués…

En plus de cela, il est reproché au ministre businessman Thierno la vente des places pour les invités du président de la République IBK contre la somme de 1 million de F CFA à la Maison du Hajj et avec la complicité d’une agence de la place dont nous tairons volontiers le nom du promoteur qui n’est autre qu’un cousin du ministre. Pour être sur cette liste dont le nombre est estimé à 400 invités au compte d’IBK et qui est censée être gratuite, des centaines de places environs 150 selon les indiscrétions ont été vendues et le ministre Thierno empoche tranquillement le pactole. Aux dernières nouvelles, plus de 100 personnes des différentes localités du pays invitées par la présidence de la République pour effectuer le pèlerinage sont clouées à Bamako pour faute de visa. Or la vérité dans cette affaire est que leurs places ont été bradées par les prédateurs. Parmi ces personnalités figurent des imams et des chefs de villages qui ont été humiliés. Ils ont rempli toutes les formalités, mais n’effectueront pas le pèlerinage cette année.

Ce genre de scandale qui serait l’une des causes du départ de l’ancien directeur de la Maison du Hajj Hamza Maiga, et de son comptable Mery Diakité qui ne cautionnaient pas cette pratique malsaine et qui refusaient de remettre de l’argent liquide à son ministre sans reçu ou justificatif. Pour se venger, ils ont été renvoyés de la maison de Dieu par Thiérno comme des malpropres.

Qui a bouffé le « Saddakat » des pèlerins maliens ?

Autre fait très grave, il y a une étrange affaire qui doit être éclairée et très rapidement qui a entaché le hajj des pèlerins de la campagne 2015 et 2016 car le sacrifice exigé pour l’accomplissement du hajj n’a pas été fait.

Un membre très influent de la commission d’organisation du Hajj a fait confesse : « Je me vois dans l’obligation de dénoncer ces comportements maladroits dans la mauvaise organisation du pèlerinage d’un côté et de mettre fin à toutes sorte de corruption de l’autre côté, afin de dégager ma responsabilité devant le bon Dieu ! » Il balance : « en 2015 et 2016, la somme totale de Pécuniaire mouton pour les 2 000 pèlerins (par an) de la filière gouvernementale faisait parti du coût des frais du pèlerinage soit 80 000 F CFA par pèlerin soit un montant global cumulé de 320 millions de nos francs. Somme qui n’a jamais été transférée dans le compte bancaire de l’Etat saoudien. Le saddakat des pèlerins maliens a disparu et le ministre Thierno en sait quelque chose. Face à l’irresponsabilité de l’Etat malien de s’assumer, les autorités saoudiennes ont arrêté de fournir des moutons.

Raison pour laquelle les pèlerins maliens de la filière gouvernementale sont invités à s’acquitter eux-mêmes des prix de leurs moutons une fois sur place à Makkah et cela, depuis 2017, alors que les agences privées prennent en charge ces détails. Or, ce sacrifice de mouton est un impératif pour tout pèlerin qui se désacralise après le petit pèlerinage « Oumorah » avant le jour d’Arafat.

Les uniformes des pèlerins sponsorisés mais commercialisés

Dans son business au nom de la religion, le rouquin de la cité ministérielle n’épargne aucune partie. Selon ses détracteurs, il est aussi impliqué dans le négoce de la tenue, les pagnes tissus uniformes, que les pèlerins portent pour identification. Selon eux, les tenues sont sponsorisées par l’opérateur de téléphonie mobile Orange-Mali pour être distribués gratuitement aux musulmans en partance à Makkah et pourtant, les mêmes pagnes sont vendus à 10.000 F CFA les 3 pièces. Bizarrerie, le même Thierno a rompu le marché de pagnes tissus de la filière gouvernementale qu’il avait conclu avec Mme Keita Kounda Diawara (belle-sœur d’IBK) au motif qu’Orange-Mali a sponsorisé les tenues pour les rendre gratuit.

A travers ce business, le ministre des Affaires foncières -pardon- religieuses, Thierno Hass Diallo s’est construit une immense fortune et est devenu un véritable propriétaire immobilier avec des immeubles et des champs à Bamako et à Sikasso.

S’il n’est pas complice dans cette affaire lugubre autour du Hajj, le Premier Ministre, Dr Boubou Cissé doit sévir et donner des éclaircissement à ses compatriotes.

Nous y reviendrons avec d’amples détails !

A.B.D

Source: L’Enqueteur