Un nouvel atelier de dialogue s’est tenu à Bamako du 16 au 19 mai dans le cadre du projet Justice, prévention et réconciliation pour les femmes, mineurs et autres personnes affectées par la crise au Mali (JUPREC).

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Cette rencontre a permis à 80 participant(e)s d’aborder un enjeu fondamental dans le pays : comment garantir la non-répétition des épisodes de violence, des violations des droits humains et du conflit armé ?

Pour une rare occasion, ont été regroupés dans un même lieu et avec un même objectif des représentants de la société malienne qui proviennent :

  • de la société civile et d’associations de victimes ;
  • des forces armées et de défense maliennes;
  • des mouvements armés non-étatiques;
  • d’institutions publiques ;
  • de la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR).

Des propositions ont été librement exprimées en lien avec des réformes souhaitées dans les secteurs de la justice et de la sécurité. Les participants ont pu également transmettre leurs préoccupations concernant les principaux obstacles au rétablissement de la paix et de la sécurité dans les régions du Nord et du Centre du pays.

« Réunir les différents secteurs de la société malienne autour de la même table est un énorme défi. Le projet JUPREC a justement pour objectif de favoriser ce rapprochement et de mobiliser différents intérêts autour d’un objectif commun : le respect des droits humains. L’esprit d’ouverture et de collaboration auquel notre équipe a assisté au cours de ces entretiens est tout simplement admirable », souligne Me Pascal Paradis, directeur général d’Avocats sans frontières Canada (ASFC).

Des propositions qui ne resteront pas lettre morte

 

Alors que l’État malien travaille présentement à l’adoption d’une politique nationale de justice transitionnelle, les propositions ont pour objectif d’établir les faits sur les épisodes de violence du passé et de garantir leur non-répétition. Plus précisément, elles ont ciblé :

  • la prévention envers les violations de droits humains ;
  • la répression plus efficace contre les auteurs de ces crimes ;
  • le renforcement de l’accès à la justice pour les victimes ;
  • le renforcement de la lutte contre la corruption.

Il est prévu que ces propositions serviront de base concrète et feront l’objet, au mois d’août prochain, d’un nouveau dialogue avec les autorités maliennes.

JUPREC : une passerelle pour la réconciliation et la paix au Mali

 

Dans un esprit de réconciliation, un leader et représentant d’un mouvement armé non-étatique de Tombouctou a partagé avec émotion quatre messages de paix et d’unité qui ont marqué l’histoire malienne :
« Cherchons la paix pour la paix et pas pour vaincre (…) Flotte O ! Drapeau pour la paix du peuple malien et ses alliés, flotte pour repousser l’envahisseur et repousser toute difficulté (…) Pour la mise en œuvre de l’Accord de paix, il faut travailler la paix ».

Rappelons que cet atelier vise à susciter la participation de différents acteurs et actrices de la société malienne au débat national et aux décisions prises en matière de justice transitionnelle.

Lancé officiellement en juillet 2015, le projet JUPREC est rendu possible grâce au soutien financier d’Affaires mondiales Canada (AMC). Il est mis en œuvre par Avocats sans frontières Canada (ASFC), en consortium avec le Centre d’étude et de coopération internationale (CECI) et l’École nationale d’administration publique (ENAP).

Groupe de discussion composé de représentantes de la société civile malienne.

Des commissaires expliquent le rôle, les avancées et les défis de la Commission vérité, justice et réconciliation.

Lecture d’un message de paix par un cadi (chef traditionnel) de Tombouctou.

Me Antoine Stomboli et Me Abdoulaye Doucouré, de l’équipe « justice transitionnelle » d’ASFC à Bamako, projet JUPREC