Les forces du mal, hostiles à la paix, continuent de semer la terreur et la désolation au Pays dogon, partie exondée de la région de Mopti. La dernière de leurs attaques date du lundi 09 décembre 2019 contre un village dogon, Banani, dans la commune de Sangha, cercle de Bandiagara. Bilan : un homme tué, sa sœur grièvement blessée et des dégâts matériels conséquents. Au même moment à Bamako, c’est le silence radio.

 

Sans armes ni machettes, délaissées à elles-mêmes, les populations du Pays dogon continuent à être victimes de la faillite de cet État qui n’arrive plus à les sécuriser. Pendant que Bamako s’intéresse à des sujets stériles, à des pas de danse du président de la Commission défense sécurité de l’assemblée nationale d’un pays en guerre, les ‘’terroristes’’, eux, sont sur leur projet de terroriser les populations de la partie exondée de la région de Mopti qui se trouvent sans défense de l’État. Des personnes sont tuées sans raison. Des matériels sont détruits et des animaux sont emportés. Et les rescapés de ces barbaries sont mis dans la famine. Ces dernières semaines, les attaques se sont multipliées dans les cercles de Bankass et Bandiagara. La dernière est celle de Banani dans le cercle de Bandiagara.

En effet, dans la soirée du lundi 9 décembre 2019, le village de Banani dans la commune rurale de Sangha, cercle de Bandiagara, a été attaqué par un groupe armé. C’était de la désolation totale, de la détresse ! Ils ont tué, selon une source locale, le plus grand hôtelier du village : Issa Guirou. La sœur de la victime a aussi été grièvement blessée. Comme si cela ne leur suffisait pas, ces forces du mal ont vidé le village de ses biens. « Plus d’une centaine de motos brûlées, des boutiques incendiées, des charrettes incendiées, certaines emportées ; des centaines de bétails volés », nous rapporte une source locale. « C’est la désolation totale à Banani et l’ensemble du Pays DOGON », déplore la même source. Depuis lundi, les rescapés de Banani sont dans la terreur. Ils pensent à comment vivre après que tous leurs biens soient détruits par les ennemis. Dans les villages voisins, les mêmes inquiétudes dominent les populations qui ne dorment plus, ne mangent plus et ne se reposent plus comme il le faut.

Quelques jours avant cette attaque de Banani, les terroristes ont attaqué le village de Digani-Béré dans le cercle de Bandiagara avant d’être repoussées par les combattants de Danna Ambassagou. Le 1er décembre 2019, ils ont dynamité le pont entre Maindoly et Bandiagara sur la route du poisson. Les populations de Bankass et Koro se trouvent ainsi dans tous les problèmes du monde pour relier Bandiagara et Bamako.

Le mutisme de l’État

L’Etat, malgré toutes ces attaques, ces destructions de biens des paisibles populations du Pays dogon, se plait dans son mutisme. Les populations sont laissées à leur sort. Elles n’ont aucune protection une fois qu’elles sont en face des terroristes. À Bamako, c’est la question de la convocation des chefs d’États des pays du G5 Sahel qui domine l’actualité. L’expulsion de Christophe Sivillon aussi. La gravité de la situation sécuritaire au centre du Mali, particulière au Pays dogon semble être oubliée. La vidéo du président de la commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale du Mali, Karim Keita, le prouve.

Il est temps que l’État prenne conscience de la gravité de la situation au Pays dogon et assumer sa responsabilité, celle de sécuriser les personnes et leurs biens.

Boureima Guindo

Source : LE PAYS