La salle de conférence du Centre Djoliba a servi de cadre à la tenue d’une conférence débat organisée par l’ACAT-Mali, ayant comme thème : ‘’Les enfants, ces victimes invisibles de la peine de mort‘’. Elle était présidée par Luc Diarra, président de l’Acat-Mali, en présence d’Emanuel Traoré, juriste de formation. C’était le jeudi dernier.

 

Le président de l’Acat-Mali dira que, dans le cadre de l’organisation mondiale contre la peine de mort, le 10 octobre a été décrété comme Journée mondiale contre la peine de mort. « Nous avons une structure au niveau international basé à Paris qu’on appelle la Fiacat (la Fédération internationale et l’action et pour l’abolition de la torture). C’est avec cette fédération que l’ensemble des Acat, représenté dans tous les pays membres, que nous menons des activités chaque année le 10 octobre, pour commémorer cette journée mondiale décrétée par les Nations Unies. La peine de mort au Mali n’est pas abolie, les gens font toujours cette confusion. Elle est toujours dans la loi fondamentale, mais simplement il n’y a pas eu d’exécution depuis 1980. Amnesty International a recensé au moins 14 condamnations à mort en 2010 ; 02 en 2011 ; 10 en 2012 ; 07 en 2013 ; 06 en 2014 ; 10 en 2015 ; 30 en 2016 et 10 en 2017. L’article premier de la constitution malienne dispose que « la personne humaine est sacrée et inviolable. Tout individu a droit à la vie, à la liberté, à la sécurité et à l’intégrité de sa personne ». Le Mali connait un moratoire de fait sur les exécutions depuis 1980. Cette peine reste inscrite dans le Code pénal. On estime qu’il y a 63 personnes sous le coup d’une sentence capitale au Mali, en fin 2017. En droit international, certaines catégories de la population ne peuvent pas être condamnées à mort. Il s’agit des mineurs, des femmes enceintes et des personnes souffrant de handicap mental. Dans les traditions africaines, tout est mis en branle pour célébrer et sacraliser la vie humaine. C’est pourquoi dans des nombreuses traditions africaines, c’est la « diya » ou le prix du sang qui est favorisé comme système de résolution des conflits. De plus, il existait une pudeur dans les cultures africaines : celle de ne pas tuer un membre de la communauté. La sanction suprême n’était pas la peine de mort, mais le bannissement, l’exclusion.

Lamine Sissoko

 Le Démocrate