Dans la ville de Bamako, nombreux sont ceux qui pratiquent les petits métiers. Parmi ces activités génératrices de revenus figure en bonne place celle de boutiquier. On retrouve ces boutiques dans tous les quartiers de Bamako, dans les coins de rues et devant les écoles. Ces vendeurs d’articles divers sont généralement des sonhraïs, des Peuls qui quittent leurs localités respectives pour la circonstance. Ils rencontrent beaucoup de difficultés liées aux revenus générés qui parfois insuffisant pour couvrir les besoins essentiels.

Mohamad, un jeune de 28 ans, est originaire de Tombouctou. Il est toujours habillé en Tee-shirt et en turban. Il a abandonné les études au niveau du DEF (Diplôme d’Etudes Fondamentales). Le boutiquier est le 3ème fils d’une famille de 10 enfants. Cet aventurier de retour au bercail après avoir vécu des difficultés, il s’est installé à Bamako pour se lancer dans ce métier. Il vendait du sorgho, du blé, des spaghettis, des boissons, de l’huile, du lait en poudre, du thé, du café et d’autres articles à des grands commerçants. Son business allait à merveille.

« Je pouvais gagner 100.000 FCFA parfois jusqu’à 250.000 FCFA par jour. Je pouvais donc envoyer de l’argent à ma famille et m’occuper de moi-même sans problème ». Affirme le boutiquier.

Après 2 ans, Mohamad est retourné au village pour un bout de temps. Quelques mois après son retour du village, il a eu des problèmes avec le propriétaire. Ce qui poussa le jeune homme à quitter la boutique. Mais comme Mohamad est un jeune courageux, il a cherché un petit kiosque au bord d’une artère où il vendait des omelettes, du café, du foie, des sachets d’eau et de la boisson sucrée.

« Ce kiosque marchait plutôt bien même si le revenu était inférieur à celui du premier travail. Des fois, je gagnais 5000 mille ou près de 5000 FCFA par jour. Et puis un jour, à ma grande surprise on m’a demandé de quitter les lieux car tout ce qui se trouve au bord de la route devrait être détruit. Après quelques jours, j’ai récupéré quelques affaires avant de quitter les lieux ». Déclare-t-il.

Mohamad a ainsi décidé d’utiliser toutes ses économies pour prendre un petit local et ouvrir cette petite boutique. Au début il n’y avait que quelques articles dans sa boutique mais peu en peu de temps, il a pu remplir sa boutique.

« C’était dur car la boutique a pris du temps à se développé. Certains clients prenaient à crédit cela a un impact négatif sur les revenus car à la fin du mois, je devais payer le loyer et ravitailler ma boutique ». Selon lui, il ne gagne pas assez d’argents qu’avant. Conséquence : il peine à faire face aux dépenses de ses parents dans son Tombouctou natal.

Sur un tout autre plan : la foi en Dieu qui se traduit par le respect des heures de prière. Il le témoigne en ces termes : « J’ai un principe. A l’heure de la prière je ne vends pas. Je sais que beaucoup de boutiquiers à vendre aux clients faisant fi souvent de la prière ». Dit-il

Parlant de ses difficultés, elles se résument au faible climat des affaires. Mohamad pointe un doigt accusateur sur la conjoncture économique. Il nous apprend que certains clients prennent souvent à crédit des articles dont la valeur avoisine souvent 5000 francs CFA. « Ce qui me met dans des problèmes car les frais de location du magasin abritant mes articles ont augmenté de 10.000 à 15.000. Or, je ne gagne que 5000 où 10.000 francs CFA par jour.

« J’aimerais vraiment que les affaires tournent à rythme beaucoup plus satisfaisant en achetant directement au lieu de prendre les articles en crédit afin que je puisse développer plus mon commerce. » S’exprime Mohamad

Aminata OUATTARA (Stagiaire)

Source: Bamakonews