Ouverte samedi dernier, la rencontre annuelle des pays membres de la plateforme africaine police et droit humains (POLI-DH) a pris fin hier à l’École nationale de police. Pendant les travaux, les responsables de polices des pays membres de POLI-DH et leurs partenaires, notamment l’Institut danois des droits humais (IDDH), la Coopération allemande au développement (GIZ RCP G5 Sahel), le Centre pour la gouvernance du secteur de la sécurité (DCAF) et l’Union européenne (UE) se sont penchés sur le bilan des activités de la plateforme de 2016 à 2020. Ils ont également validé le plan d’actions du budget 2021 estimé à 156,800 milliards de Fcfa et le plan d’actions stratégiques 2021-2023 qui s’articule autour de six grands axes.

 

La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le représentant du directeur général de la police nationale, le contrôleur général Mamy Sylla, en présence des directeurs des écoles nationales de polices des pays membres, dont le contrôleur général Seydou Diarra, directeur de l’École nationale de police du Mali.

Dans son intervention, Seydou Diarra a rappelé que cette activité découle de la volonté des hiérarchies respectives des pays membres de la POLI-DH d’augmenter l’efficacité des forces de l’ordre en faisant preuve de professionnalisme par le respect systématique des droits de l’Homme dans les enquêtes, ainsi que dans la prévention du crime et le maintien de l’ordre.

«Cette rencontre se justifie par les réalités du terrain qui nous imposent à tout prix de relever les défis sécuritaires actuels majeurs, ce qui nécessite le rapprochement et l’instauration de la confiance avec nos concitoyens», a évoqué le contrôleur Seydou Diarra. Il précisera que tous les agents, de l’échelon supérieur à la base, doivent se conformer à l’impératif légal et éthique, ainsi qu’aux exigences pratiques en matière de respect des droits humains qui constituent la vision principale de la plateforme africaine.

Selon directeur de l’École nationale de police du Mali, la finalité recherchée par la plateforme est de rendre nos polices plus démocratiques. Dans cette optique, a-t-il développé, il s’agit pour les différentes Écoles de réunir les outils nécessaires permettant aux forces de trouver à tout moment l’équilibre entre les fonctions de souveraineté et les fonctions de sécurité publique. L’atteinte de cette finalité passe également par la culture du respect des lois et droits fondamentaux. Le contrôleur général Seydou Diarra est persuadé que cet objectif sera atteint au regard non seulement de l’engagement sans précédent de tous les établissements membres, mais aussi de l’accompagnement de haute qualité technique des partenaires.

Pour sa part, le représentant du directeur national de la police a indiqué qu’il y a, à travers cette démarche, une volonté affichée des polices nationales des pays membres de respecter les droits de l’Homme. «Sans cela, quel développement ?», s’est interrogé le contrôleur général Mamy Sylla qui a estimé que le développement de nos pays passe forcément par le développement de la sécurité.

La POLI-DH a été créée en 2014, avec à l’origine un champ de compétence géographique se limitant aux polices du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Ensuite, il a été décidé d’élargir le champ à tout le continent pour devenir une plateforme africaine. D’où l’adhésion de la Mauritanie et du Tchad. D’autres pays, comme la Côte d’Ivoire, ont manifesté l’intérêt de rejoindre le groupe au regard de ses objectifs nobles. Le siège du secrétariat permanent de la POLI-DH se trouve à Niamey, au Niger.

Siné S. TRAORÉ 

Source : L’ESSOR