Lier business et engagement communautaire : c’est le défi relevé par Mme Sanglier Niagalé Mariam Diané, femme d’affaires, promotrice de la spacieuse Résidence Kanou de Salla, un village à moins d’une vingtaine de minutes de Bamako. Portrait.

Créer, diriger, manager et imposer une entreprise, surtout pour une femme dans un secteur comme l’hôtellerie dans le contexte malien, nécessite beaucoup de courage et un grand engagement. Combiner ce travail délicat avec le sport et demeurer disponible pour sa communauté est aussi un autre challenge. Ce pari est pourtant bien réussi par Mme Sanglier Niagalé Mariam Diané, promotrice de la Résidence Kanou, un domaine imposant bâti sur deux hectares à quelques kilomètres de Bamako sur la route de Koulikoro.

A 47 ans, cette mère de famille mène une vie assez mouvementée. Entreprendre était plus qu’un souhait pour Mme Sanglier qui, après plusieurs années à cheval entre le Mali et l’Europe, a pu réaliser ce qu’elle qualifie de « projet professionnel de ma vie ». Développer un nouveau concept de gestion hôtelière au Mali et s’engager pour un plein épanouissement de la gent féminine au Mali étaient les objectifs ultimes de cette entrepreneure issue d’une famille d’intellectuels.

Au fil de ses expériences, elle s’est constituée un solide bagage sur lequel elle peut largement s’appuyer pour développer son affaire tout en restant disponible pour sa communauté, pour les femmes maliennes. « J’ai appris. J’ai atteint la maturité nécessaire pour faire prospérer ma Résidence et aider plus les femmes », commente-t-elle.

Ouverte au public depuis trois ans seulement, Mme Sanglier explique qu’elle est devenue propriétaire de la Résidence en 1998. « Avec mon mari, on vivait ici. Mais, à cause des mouvements surtout vers l’Europe, j’avais mis le coin en location. Mal entretenue, je suis revenue pour refaire les lieux et me consacrer à son développement », explique-t-elle. Et c’est bien réussi. Aujourd’hui, la Résidence s’impose petit à petit.

Une offre unique au Mali

Sur la route menant à Koulikoro, récemment goudronnée par le gouvernement, à cinq kilomètres après Moribabougou, on aperçoit la petite plaque qui indique la Résidence Kanou. Une descente à droite et le grand domaine s’ouvre au visiteur. Tel une forteresse de l’extérieur, il faut d’abord s’adresser aux agents de sécurité qui, depuis l’intérieur de la Résidence, s’informent et enregistrent les clients.

Place aux contrôles de routine avant de franchir les pas du « bonheur » : Verdure, fleur et orangers.

Un peu plus au fond, la grande piscine au bord d’un bar restaurant. « On a l’impression d’entrer dans le paradis », s’exclament des visiteurs, heureux. De l’autre côté, des bungalows, au nombre de seize, bien équipés pour offrir un cadre idéal aux hôtes.

Ce n’est pas tout. Trois suites sont en chantier et une grande salle de rencontre. Tout est mis en œuvre pour offrir un cadre propice pour les séminaires, les formations, les dîners simples ou de gala, le service traiteur et la cantine d’entreprise, les journées de détente avec les personnels, l’hébergement, etc.

Professionnalisme et valeurs humaines

Méconnue du grand public, la Résidence Kanou fait figure de leader avec la qualité de service et son design. Avec une clientèle fidèle, la patronne a su mettre à profit sa capacité managériale. Si elle admet que son « investissement est colossal », elle assure avoir « toujours pu satisfaire les clients qui deviennent ensuite des inconditionnels ». Elle devra ses compétences à son parcours scolaire.

Fille de Daouda Diané, ancien footballeur et cheminot, Mme Sanglier est diplômée en finance-comptabilité à l’IUG et en administration-finance, un parchemin obtenu en Europe.

Engagée et toujours disponible pour sa communauté, elle implémente aujourd’hui des projets de développement au profit des femmes du village de Salla et du quartier de Moribabougou. « J’organise les femmes en associations pour les impliquer dans le développement de la localité. Nous organisons des activités génératrices de revenus, l’assainissement et la protection de l’environnement », souligne-t-elle, souriante et convaincue de l’importance d’une meilleure implication des femmes dans le développement sociocommunautaire.

Loin de ses sentiers battus, Mme Sanglier, épaulée par son mari, ambitionne d’organiser des rencontres entre femmes à la Résidence. Le but final est de promouvoir l’entreprenariat féminin au Mali. « Mes actions sont minimes. C’est comme une goutte d’eau dans l’océan. Les femmes maliennes sont compétentes. Elles le démontrent nuit et jour. Il faut juste les rassembler, les organiser afin qu’elles puissent s’entraider », affirme-t-elle.

Médaillée d’argent de la Francophonie en golf, Mme Sanglier est présentement la présidente de la Fédération malienne de cette discipline. Elle œuvre pour la promotion du golf au Mali surtout chez les femmes et les jeunes filles.

Sory I. Konaté

30minutes