Dans son communiqué n°004-2019-/CNDH daté du 19 juillet et signé par son président, Aguibou BOUARE, la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) tire la sonnette d’alarme sur les victimes de pratique d’esclavage à Mambri.

«La Commission Nationale des Droits de l’Homme a effectué, du 06 au 07 juillet courant, une mission d’investigation à Mambri, une commune rurale du Cercle de Kita dans la région de Kayes, suite aux allégations relatives à  l’arrivée, dans ce village,  de mille cent cinquante-trois (1153) personnes  déplacées internes, dont  534 hommes, 619 femmes  et 720 enfants, selon les témoignages recueillis, toutes victimes de l’esclavage par ascendance dans les communes rurales de Dindanko, Djougoun et Guémoucouraba du même Cercle », peut-on lire dans le communiqué. « La CNDH, précise le document, a constaté avec amertume et consternation des violations graves des droits de l’homme dont sont victimes ces déplacés. De plus, des allégations récurrentes et persistantes font état de pratiques d’esclavage dans d’autres localités (Diéma, Yélimané, Nioro du sahel…) où des personnes seraient privées des droits élémentaires de cultiver leurs champs et/ou de réhabiliter leurs maisons qui plus est, en pleine période d’hivernage ».

La CNDH déplore l’absence de mesures humanitaires d’urgence en faveur de ces personnes déplacées en état de fragilité certaine. Elle recommande aux autorités compétentes de diligenter les procédures judiciaires pendantes, précisément, devant la Justice de Paix à Compétence Etendue de Toukoto (Cercle de Kita) en lien avec les infractions constatées et d’augmenter la capacité d’accueil des établissements scolaires de la zone concernée en prévision de la prochaine rentrée scolaire. L’autorité administrative indépendante sollicite le gouvernement aux fins d’un appui en produits de première nécessité au profit des déplacés et des populations hôtes de Mambri. Elle exhorte le gouvernement et l’Assemblée nationale à l’adoption diligente du projet de loi portant répression de l’esclavage et des pratiques assimilées et réitère son appel pour l’organisation dans les meilleurs délais d’un dialogue inclusif en vue de la résolution durable de la question de « l’esclavage par ascendance » au Mali. « Pour la CNDH, la protection des droits de l’Homme est une responsabilité partagée », conclut le communiqué.

Source: lechallenger