Dans le cadre du Programme 2016 de réalisation des logements sociaux, l’Office malien de l’habitat (OMH) est dans le viseur des promoteurs immobiliers pour non paiement de la première tranche de 3830 logements réceptionnés.

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Face à ce dilemme, les interrogations se multiplient. L’Etat va-t-il acquérir ou non lesdits logements ?

Le gouvernement, à travers l’OMH, a signé des conventions de financement avec plusieurs promoteurs immobiliers pour la réalisation des logements sociaux dans le cadre du programme 2016. Il est précisé dans lesdites conventions que l’Etat remboursera chaque année les promoteurs immobiliers et cela sur une période de 4 ans. Et la première tranche du paiement est prévue pour le 30 juin 2017.

Pendant que les promoteurs se préparent à passer au guichet, rien n’a été fait au niveau du gouvernement pour mettre ceux-ci dans leur droit. Alors qu’au même moment, il a été réceptionné 3830 logements sociaux dans le cadre du programme 2016.

Une situation qui inquiète à la fois les promoteurs immobiliers et leurs bailleurs, notamment les banques. Ceux-ci n’ont pas hésité à mettre d’immenses ressources financières à disposition pour concrétiser le Programme présidentiel des logements sociaux. Un programme qui a pratiquement du plomb dans l’aile, dans la mesure où à quelques mois de la fin du quinquennat, le gouvernement n’a pas encore attribué un seul logement social.

Les inquiétudes sont perceptibles parce que les responsables de l’OMH ne savent plus où donner la tête, car conscients de la responsabilité du gouvernement dans ce dilemme.

Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Affaires foncières, Me Mohamed Ali Bathily, est aujourd’hui fortement interpellé sur cette situation qui risque d’annihiler tous les efforts fournis pour la réalisation des logements sociaux. Surtout que le président de la République a promis de réaliser 50 000 logements sociaux à l’horizon 2018 pour le bonheur et l’honneur des Maliens.

Ce qui inquiète encore, c’est le sort qui sera réservé aux 3 820 logements réceptionnés, si l’Etat ne paie pas les promoteurs immobiliers dans le délai convenu, c’est-à-dire le 30 juin 2017.

Des observateurs s’interrogent d’ailleurs sur la crédibilité du Programme présidentiel des logements sociaux, dans la mesure où le département donne l’impression de ne pas se soucier du sort des conventions signées au nom de l’Etat.

Autre inquiétude, c’est que le président de la République, qui voulait des logements dignes pour ses compatriotes, a apparemment oublié que ceux qui mettent leur argent dans son programme ont besoin d’être remboursés. Est-il vraiment au courant du désarroi des promoteurs immobiliers ? C’est toute la question.

Aichatou Konaré

 

Source: lesechos